Article reproduit avec l’autorisation de Poultry Health Today
Le taux d’humidité dans le poulailler doit être surveillé aussi régulièrement que la température et la ventilation pour maximiser la santé et la productivité des oiseaux, selon un expert de la santé de la volaille.
Brian Fairchild, Ph. D., professeur de sciences avicoles à l’Université de Géorgie, indique qu’un taux d’humidité excessif est à l’origine de nombreux problèmes courants de santé, de bien-être et de rendement dans les poulaillers. Ainsi, en ne surveillant pas étroitement les taux d’humidité dans les poulaillers, les producteurs créent des complications de santé non nécessaires pour leurs troupeaux.
« Nous devons accorder la même attention à l’humidité qu’à la température, car il s’agit d’un facteur tout aussi important », a affirmé M. Fairchild lors du congrès ONE: The Alltech Ideas Conference à Lexington, au Kentucky.
« Nous avons une température cible dans les poulaillers, et en tant que producteurs, nous faisons un excellent travail pour la mesurer et la maintenir, mais nous devons faire la même chose avec l’humidité relative. » Idéalement, l’humidité relative dans le poulailler doit se situer entre 40 % et 60 %. Mais bien que ce taux soit assez facile à atteindre par temps chaud, c’est-à-dire lorsque le renouvellement d’air a tendance à être plus élevé, beaucoup de producteurs éprouvent des difficultés lors des périodes où la ventilation est minimale.
La solution, selon M. Fairchild, est de prendre la mesure chaque jour dans le poulailler et d’ajuster la ventilation en conséquence. « Si vous ne savez pas par où commencer, examinez d’abord les données sur la consommation d’eau de la ferme, conseille-t-il. Une fois que vous les aurez, vous pourrez créer une courbe simple qui vous donnera un point de départ pour la ventilation, que vous pourrez ajuster quotidiennement selon les conditions extérieures. »
Pour aider à calculer les taux de ventilation idéaux, M. Fairchild indique que l’Université de Géorgie a créé CHKMINVENT, une calculatrice de bilan hydrique qui peut être téléchargée sous forme de feuille de calcul ou d’application pour téléphone intelligent. En entrant la température extérieure, les cibles d’humidité relative ainsi que le nombre de ventilateurs dans le poulailler et leur taille, l’application peut calculer pendant combien de temps les ventilateurs doivent fonctionner pour atteindre le taux d’humidité adéquat.
« Dans des conditions hivernales typiques, par exemple, nous pourrions établir que pour retirer 1 gallon d’eau, nous devons renouveler 20 000 pieds cubes d’air par minute (pi3/min), ce qui signifie qu’il faut faire fonctionner des ventilateurs de 48 pouces pendant environ 1 minute pour retirer un gallon d’eau, ajoute M. Fairchild. Nous pourrions aller plus loin et affirmer que si nous savons que les oiseaux consomment 1 000 gallons d’eau et qu’ils en retiennent 20 %, 800 gallons devront être retirés.
Selon nos calculs, nous avons besoin de 5 500 pi3/min pour maintenir le bilan hydrique dans ce scénario. »
M. Fairchild ajoute que l’une des meilleures répercussions de la surveillance des taux d’humidité relative est que d’autres variables importantes seront aussi affectées positivement. Par exemple, selon les vastes données que l’Université de Géorgie a recueillies sur le terrain, il existe une relation étroite entre un taux d’humidité élevé et des taux élevés d’ammoniac et de dioxyde de carbone. « Cela signifie qu’en contrôlant bien l’humidité, il est possible d’avoir un effet positif sur d’autres variables relatives à la qualité de l’air. Ainsi, si votre taux d’humidité relative se situe au-dessus de 70 %, il est fort probable que vous deviez composer avec une mauvaise qualité de la litière et de l’air », ajoute-t-il.
L’autre aspect important à ne pas oublier, c’est que plus on veut que la litière soit sèche, plus l’humidité relative doit être faible, selon M. Fairchild. « Ainsi, dans des conditions hivernales typiques, si les oiseaux consomment 500 gallons d’eau, il faudra viser 3 000 pi3/min pour maintenir 50 % d’humidité. Cependant, si vous voulez atteindre 40 %, vous devrez accroître les taux de renouvellement d’air de 300 %, à savoir à 9 000 pi3/min. »
« Le problème, c’est qu’une litière plus sèche nécessite plus de ventilation, ce qui signifie plus de chauffage et donc des coûts plus élevés. Il faut par conséquent être le plus efficace possible et maximiser l’imperméabilité du poulailler pour que le chauffage soit le plus durable possible. »
L’air qui entre dans les prises d’air du poulailler est réchauffé par l’air chaud existant près du plafond du poulailler, et lorsqu’il se réchauffe, sa capacité de rétention de l’humidité s’accroît, réduisant ainsi l’humidité relative, explique M. Fairchild. « Cela signifie que même lors d’une journée fraîche et pluvieuse, il est tout de même possible de retirer de l’humidité du poulailler. »
Pour vérifier l’imperméabilité du poulailler et détecter les fuites, les producteurs devraient réaliser régulièrement des tests de pression statique avec 1 pi3/min de puissance de ventilateur pour chaque pied carré de surface, indique M. Fairchild. Les niveaux de contrôle idéaux vont jusqu’à 0,4 mètre carré de fuite par 1 000 mètres carrés, alors que les niveaux minimums acceptables vont de 0,65 à 1,2 mètre carré de fuite par 1 000 mètres carrés.
En plus de gérer les fuites, d’autres changements au poulailler pourraient inclure l’utilisation d’un ventilateur d’au moins un tiers de cheval-vapeur à 100 à 150 pieds par minute pour aider à déplacer l’air plus rapidement au plafond et au plancher et à sécher la litière plus efficacement. « Il faut aussi bien gérer les abreuvoirs en s’assurant qu’ils ont la bonne hauteur et la bonne pression pour éviter les éclaboussures, répartir les oiseaux uniformément pour maintenir la qualité de la litière, et éviter d’activer le refroidissement par évaporation jusqu’à ce que la température extérieure atteigne au moins 80 °F », indique-t-il.
« Chacune de ces choses peut être effectuée, peu importe que vous ayez investi dans un poulailler neuf ou que vous travailliez dans des installations plus petites et plus vieilles. Il n’y a aucune raison qui empêche les producteurs de travailler sur leurs taux d’humidité et d’apporter des améliorations. »