L’une des étapes fondamentales de l’élaboration du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des poulets, des dindons et des reproducteurs a été l’examen de toute la documentation scientifique pertinente. L’examen de documentation se concentre sur les pratiques de gestion des volailles et les conditions environnementales des poulaillers, ainsi que sur leurs effets sur le bien-être des oiseaux. Le rapport de 2013 portant sur la volaille a présenté un résumé objectif de la documentation sans fournir de recommandations.
Le présent manuscrit suivra le même format que celui utilisé dans le rapport précédent et mettra à jour les informations de la section « Régime d’éclairage » (section 7, pages 43 à 53).
Les auteurs du rapport scientifique de 2013 portant sur la volaille ont conclu que :
L’éclairage peut être classé en trois catégories : l’intensité, la durée (photopériode) et la longueur d’onde (source lumineuse). Chacun de ces éléments joue un rôle dans la détermination des conditions d’éclairage optimales pour l’élevage des poulets de chair. Alors que l’intensité et la durée lumineuse (longueur d’éclairage) ont été plus largement étudiées dans le passé, l’intérêt pour l’utilisation de différentes longueurs d’onde (couleur) dans le cadre de l’élevage des poulets de chair est en hausse, notamment en raison de l’utilisation croissante de l’éclairage à DEL.
Impact de l’intensité lumineuse sur la croissance et l’efficacité alimentaire :
Olanrewaju et coll. (2014) ont évalué cinq intensités lumineuses différentes (0,2, 2,5, 5,0, 10,0 ou 25,0 lux) et n’ont constaté aucun effet sur le poids corporel, le gain de poids corporel, la consommation de moulée ou l’efficacité alimentaire à l’âge de 56 jours. Une étude de 2016 a démontré que les poulets de chair élevés sous des lampes à diodes électroluminescentes (DEL) à forte intensité (20 lux) étaient plus lourds à 45 jours que ceux soumis à un faible éclairage (5 lux); toutefois l’efficacité alimentaire n’était pas touchée par le traitement (Archer, 2016). Inversement, Rault et coll. (2017) ont également comparé des éclairages à DEL d’une intensité de 5 ou 20 lux et ont constaté que les poulets de chair élevés avec une lumière vive (20 lux) étaient plus légers que les poulets de chair élevés avec une lumière faible (5 lux). Les auteurs ont aussi relevé qu’il n’y avait pas d’impact sur la consommation de moulée (Rault et coll., 2017). Une autre étude n’a pas constaté de différence significative dans le poids corporel, la consommation de moulée ou l’efficacité alimentaire lorsque les poulets de chair étaient élevés sous 5 ou 20 lux (Olanrewaju et al., 2016).
Impact de l’intensité lumineuse sur la mortalité :
Olanrewaju et coll. (2014) n’ont constaté aucun effet de l’intensité lumineuse (0,2, 2,5, 5,0, 10,0 ou 25,0 lux) sur la mortalité à l’âge de 56 jours. Lorsque la lumière vive (20 lux) a été comparée à la lumière faible (5 lux), aucun effet sur la mortalité n’a été observé (Olanrewaju et coll., 2016 ; Rault et coll., 2017).
Impact de l’intensité lumineuse sur la santé des pattes et des coussinets :
Les poulets de chair élevés sous 5 lux par rapport à 20 lux n’ont pas montré de différence dans la note de démarche (Olanrewaju et coll., 2016). Rault et coll. (2017) ont utilisé la latence à se coucher comme indicateur de la santé des pattes. Les auteurs n’ont pas constaté de différences dans la latence à se coucher lorsque les poulets de chair étaient élevés sous 5 ou 20 lux.
Impact de l’intensité lumineuse sur la santé oculaire :
Le poids des yeux des poulets de chair peut être le reflet du développement du rythme diurne chez les oiseaux. Le poids des yeux n’a pas été atteint par l’intensité lumineuse chez les poulets de chair exposés à 0,2, 2,5, 5,0, 10,0 ou 25,0 lux (Olanrewaju et coll., 2014). Une étude publiée en 2016 n’a révélé aucun impact de l’intensité lumineuse (5 par rapport à 20 lux) sur le poids des yeux des poulets de chair (Olanrewaju et coll., 2016). Inversement, Fidan et coll. (2017a) ont évalué le poids et le diamètre des yeux après exposition à une lumière vive (20 lux) et à une lumière de plus en plus faible (commençant à 5 lux et diminuant jusqu’à 1,25 lux à 42 jours) et ont constaté que les poulets de chair, élevés sous une lumière faible, avaient des yeux plus lourds et plus grands (diamètre médiolatéral) que ceux élevés sous une lumière vive. Une autre étude a abouti à des résultats similaires; les poulets de chair élevés sous faible lumière (5 lux) présentaient des yeux 5 % plus lourds que ceux des poulets de chair élevés sous forte lumière (20 lux; Rault et coll., 2017). Dans la mesure où la différence entre l’intensité nocturne et diurne est considérée comme importante, il est intéressant de noter que seuls Rault et coll. (2017) ont mentionné l’intensité de la scotopériode (0 lux).
Impact de l’intensité lumineuse sur le stress ou la peur :
Les niveaux de stress des poulets de chair, indiqués par la corticostérone, n’ont pas été touchés par l’intensité lumineuse (0,2, 2,5, 5,0, 10,0 ou 25,0 lux) à 56 j (Olanrewaju et coll., 2014). Archer (2016) a constaté que l’intensité des DEL (5 par rapport à 20 lux) n’influençait pas le niveau de stress chez les poulets de chair, comme l’indiquent la concentration de corticostérone, les vocalisations en cas d’isolement ou l’immobilité tonique. Cette constatation a été confirmée par Rault et al. (2017), puisqu’aucune différence n’a été observée dans la concentration de corticostérone plasmatique lorsque les poulets de chair étaient élevés sous 5 ou 20 lux.
Fidan et coll. (2017b) ont démontré des rapports H/L plus élevés chez les oiseaux élevés avec une lumière vive (20 lux) par rapport à une lumière faible (5 lux au jour 1 et diminuant jusqu’à 1,25 lux au jour 42).
Olanrewaju et coll. (2016) n’ont constaté aucun impact de l’intensité lumineuse sur la durée de l’immobilité tonique chez les poulets de chair à l’âge de 49 jours.
Impact de l’intensité lumineuse sur le comportement :
Les poulets de chair élevés sous une lumière vive (20 lux) étaient plus actifs que les poulets élevés sous une lumière faible (5 lux; Rault et coll., 2017).
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur la croissance et l’efficacité alimentaire :
Les articles récents concernant les performances des poulets de chair donnent des résultats mitigés. Les poulets de chair élevés en lumière continue (23L:1J) ou intermittente (cycle 2L:2J) étaient plus lourds que les oiseaux soumis à une longue période d’obscurité (8L:16J) (Olanrewaju et coll., 2015a ; Olanrewaju et coll., 2018). Une autre étude a démontré que les poulets de chair nourris selon le cycle 18L:6J étaient plus lourds que les poulets de chair élevés en continu, à 17L:7J ou 16L:8J (Kalaba et coll., 2016). De même, les poulets de chair soumis à une période d’obscurité plus courte (4 ou 7 heures) étaient plus lourds que les poulets de chair élevés pendant une période d’obscurité de 10 heures (Shynkaruk et coll., 2019). Il convient de noter que les oiseaux élevés pendant une période d’obscurité de 10 heures étaient les plus efficaces sur le plan alimentaire par rapport à ceux élevés pendant 1, 4 ou 7 heures d’obscurité (Shynkaruk et coll., 2019). Une étude plus récente a démontré que les poulets de chair élevés en lumière quasi-continue (22L:2J) étaient plus lourds que ceux élevés en 20L ou 18L avec des programmes continus ou intermittents (Abo Ghanima et coll., 2021). Les auteurs ont également relevé que les poulets de chair bénéficiant de 6 heures d’obscurité étaient plus efficaces sur le plan alimentaire que les poulets de chair ne bénéficiant que de 2 heures d’obscurité (Abo Ghanima et coll., 2021).
Inversement, Mlaba et coll. (2015) n’ont observé aucune différence de poids corporel chez des animaux soumis à une période d’obscurité de 0, 4, 8 ou 12 heures. Zhao et coll. (2019) n’ont pas constaté de différences significatives dans le gain de poids corporel, la conversion alimentaire ou la mortalité; toutefois, les poulets de chair élevés en lumière intermittente (17L:3J:1L:3J) ont consommé plus de moulée que les poulets de chair élevés en lumière continue (24L:0J).
Coban et coll. (2014) ont exploré l’idée de fournir un accès à l’obscurité par le biais d’un libre choix, où les oiseaux ont été élevés sous 24L:0J, 16L:8J, ou ont reçu 24L avec un accès libre à une chambre sombre. Peu d’oiseaux ont été utilisés dans cette expérience – 180 répartis entre trois traitements. Les poulets de chair soumis à une 24L:0J et à une autophotopériode étaient plus lourds que ceux soumis à 16L:8J (Coban et coll., 2014), bien que le poids corporel soit généralement faible pour les poulets de chair de 42 j.
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur la mortalité :
Les oiseaux élevés en lumière continue (24L:0J) présentaient des niveaux de mortalité plus élevés que les oiseaux élevés en 20L:4J, 16L:8J ou 12L:12J (Mlaba et coll., 2015). Shynkaruk et coll. (2019) ont observé la plus faible mortalité chez les poulets de chair soumis à 10 heures d’obscurité par rapport à 1, 4 ou 7 heures. Une étude plus récente a constaté que les poulets de chair soumis à des périodes d’obscurité plus longues (6 heures) présentaient une mortalité plus faible que les poulets de chair soumis à des périodes d’obscurité plus courtes de 2 ou 4 heures (Abo Ghanima et coll., 2021).
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur la santé des pattes et des coussinets :
Aucune différence dans la note de démarche n’a été observée chez les poulets de chair élevés selon des programmes d’éclairage continu (23L:1J), 8L:16J ou 2L:2J intermittent (Olanrewaju et coll., 2015a; Olanrewaju et coll., 2018). Inversement, Fidan et coll. (2017a) ont observé une augmentation des troubles de démarche chez les poulets de chair élevés en lumière continue (23L:1J) par rapport aux poulets de chair exposés à une photopériode croissante commençant à 16L:8J (9 jours) et augmentant jusqu’à 23L:1J (42 jours).
Nelson et coll. (2020a), ont constaté que les poulets de chair élevés selon un programme d’éclairage intermittent présentaient des notations de dermatite du jarret et du coussinet inférieurs à ceux des poulets de chair élevés selon une photopériode continue. Les lésions du coussinet plantaire étaient plus graves chez les poulets de chair à 56 j lorsqu’ils étaient élevés avec une longue période d’obscurité (8L:16J) par rapport aux poulets de chair élevés avec des programmes d’éclairage continu (23L:1J) ou intermittent (2L:2J) (Olanrewaju et coll., 2015a).
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur la santé oculaire :
Une étude évaluant l’utilisation d’une lumière continue (23L:1J), intermittente (2L:2J) et d’une longue période d’obscurité (8L:16J) a démontré que les oiseaux élevés avec des programmes de lumière continue et intermittente présentaient un poids oculaire plus important que les oiseaux élevés avec une longue période d’obscurité (Olanrewaju et coll., 2015a). Les poulets de chair élevés en lumière continue (23L:1J) présentaient des yeux plus lourds et plus grands (diamètre médiolatéral, dorsoventral et taille antéropostérieure) par rapport aux poulets de chair exposés à une photopériode croissante commençant à 16L:8J (9 jours) et augmentant jusqu’à 23L:1J (42 jours) (Fidan et coll., 2017a). Olanrewaju et coll. (2018) ont évalué l’utilisation d’une durée d’éclairage continue (23L:1J), intermittente (2L:2J) et courte (8L:16J) sur la santé des yeux et ont constaté que les poulets de chair élevés en lumière continue et intermittente présentaient des yeux plus lourds que ceux élevés pendant une durée d’éclairage courte.
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur la mélatonine et d’autres métabolites sanguins :
Dans la mesure où la mélatonine suit un rythme diurne, les troupeaux de poulets de chair élevés sur 14L, 17L et 20L ont montré des rythmes significatifs sur une période de 24 heures; en revanche, le troupeau élevé sur 23L n’a pas montré de rythme établi (Schwean-Lardner et coll., 2014). La mélatonine, libérée de manière diurne, affecte la fonction immunitaire, la libération de l’hormone de croissance, les hormones de reproduction et les réponses comportementales chez de nombreuses espèces, y compris les volailles.
Impact de la distribution de la lumière et de la durée de l’obscurité sur le stress :
Nelson et coll. (2020a), ont constaté que les poulets de chair élevés en lumière continue présentaient une corticostérone plasmatique et des rapports H/L plus faibles que les poulets de chair élevés dans le cadre de programmes d’éclairage intermittent. Dans l’étude de Coban et coll. (2014) décrits ci-dessus, les poulets de chair ayant bénéficié d’une obscurité à volonté et d’une période d’obscurité (16L:8J) présentaient des rapports H/L inférieurs à ceux des poulets de chair élevés en éclairage continu, ce qui laisse supposer que les oiseaux étaient moins stressés.
Olanrewaju et coll. (2015a; 2018) n’ont pas constaté d’effet du programme d’éclairage (23L:1J, 8L:16J, ou 2L:2J intermittent) sur l’immobilité tonique des poulets de chair à 49 jours.
Impact de la durée et de la répartition de la lumière sur le comportement :
Le comportement de repos des poulets de chair est influencé par la durée d’éclairage; la proportion d’oiseaux se reposant immédiatement après l’allumage des lumières était de 2, 25, 40 et 75 % pour, respectivement, 14L, 17L, 20L et 23L (Schwean-Lardner et coll., 2014). Les poulets de chair élevés avec 14 et 17 heures de lumière présentaient des rythmes cohérents pour la marche et la station debout. En outre, les poulets de chair élevés avec 14L ou 17L ont présenté des niveaux plus élevés de comportement alimentaire juste après l’allumage des lumières et juste avant leur extinction, ce qui laisse supposer une alimentation anticipée (Schwean-Lardner et coll., 2014). La durée de la période d’obscurité a fait l’objet d’une étude plus approfondie quant à son impact sur le comportement alimentaire des poulets de chair, la fréquence des épisodes d’alimentation augmentant et le temps total passé à la mangeoire diminuant à mesure que la période d’obscurité augmentait (Shynkaruk et coll., 2019). Les poulets de chair ont également démontré leur capacité à anticiper la période d’obscurité et ont augmenté leur activité alimentaire jusqu’à 4 heures avant la période d’obscurité (Shynkaruk et coll., 2019). En outre, ils ont conservé les aliments dans le tractus gastro-intestinal pendant toute la période d’obscurité, quelle que soit la photopériode, et la conservation des aliments pendant des périodes plus longues est probablement ce qui améliore l’efficacité alimentaire avec l’augmentation de l’exposition à l’obscurité.
À partir de 2014, Ressources naturelles Canada a légiféré pour que les ampoules à incandescence traditionnelles soient progressivement remplacées par des options plus efficaces sur le plan énergétique. Par conséquent, les diodes électroluminescentes (DEL) sont devenues de plus en plus populaires, car elles sont peu coûteuses en énergie, ont une longue durée de vie et offrent des longueurs d’onde spécifiques. Les recherches sur l’utilisation de lumières colorées dans l’élevage des poulets de chair se sont également multipliées. Outre la couleur de la lumière, les recherches se sont multipliées sur les longueurs d’onde du spectre ultraviolet.
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur la croissance et l’efficacité alimentaire :
Dans certaines recherches, les poulets de chair élevés sous des éclairages à DEL étaient plus lourds que les poulets de chair élevés sous des éclairages incandescents (Archer, 2016). L’efficacité alimentaire n’a pas été touchée par la source d’éclairage (à DEL par rapport à l’incandescente; Archer, 2016). D’autres études ont abouti à des résultats similaires, les poulets de chair élevés sous des éclairages à DEL froids étant plus lourds que les poulets de chair élevés sous des éclairages incandescents à 56 j (Olanrewaju et coll., 2015b; Olanrewaju et coll., 2016).
La source lumineuse a eu un impact sur le poids corporel, les poulets de chair étant plus lourds lorsqu’ils sont élevés sous des éclairages à DEL froids filtrés spécifiques aux volailles, par rapport aux éclairages à DEL incandescents, fluorescents compacts ou neutres (Olanrewaju et coll., 2018). Aucun effet de la source lumineuse n’a été observé en ce qui concerne la consommation ou l’efficacité alimentaire (Olanrewaju et coll., 2016; Olanrewaju et coll., 2018).
La documentation récente a généralement évalué différentes longueurs d’onde à l’aide d’éclairage à DEL. Kim et coll. (2013) ont comparé la lumière incandescente (blanche) à l’éclairage à DEL blanc, bleu, rouge, vert et jaune; les auteurs ont constaté que les poulets de chair étaient plus lourds sous les éclairages à DEL jaunes et blancs que sous les lumières incandescentes à 35 j. La consommation de moulée était plus élevée chez les oiseaux élevés sous la lumière blanche, bleue, verte et jaune que sous la lumière incandescente (Kim et coll., 2013). Les poulets de chair nourris sous des éclairages à DEL blanc froid (6 065 K) étaient plus lourds que les poulets de chair nourris sous des éclairages à DEL blanc neutre (4 100 K); toutefois, aucun impact n’a été constaté sur l’efficacité alimentaire (Riber, 2015). Les poulets de chair élevés sous des longueurs d’onde courtes (bleu – 455-461nm et vert – 516-521nm) ont présenté des gains de poids corporel plus élevés jusqu’à l’âge de 4 semaines par rapport à ceux élevés sous des longueurs d’onde longues (rouge – 618-620nm et jaune – 587-589nm) (Yang et coll., 2016). Une autre étude menée en 2017 a confirmé que les poulets de chair élevés sous des lumières bleues ou vertes présentaient des gains de poids plus importants que ceux élevés sous des lumières blanches (Mohamed et coll., 2017). L’efficacité alimentaire était meilleure chez les poulets de chair élevés sous des lumières bleues, suivies des vertes, puis des blanches (Mohamed et coll., 2017). Une autre étude a évalué l’utilisation d’éclairages à DEL blancs uniquement ou à DEL blancs complétés par des lumières bleues/vertes au-dessus des lignes d’alimentation et d’abreuvement et a constaté que les poulets de chair supplémentés en blanc étaient plus lourds à 45 j (Nelson et coll., 2020b). Outre l’éclairage à DEL blanc, l’utilisation de lumières ultraviolettes (UVA et UVB) a permis aux poulets de chair d’atteindre plus rapidement leur poids de finition (James et coll., 2020).
L’interprétation des travaux portant sur les longueurs d’onde lumineuses doit se faire avec précaution. Dans la plupart des études de recherche, l’intensité lumineuse des différentes longueurs d’onde a été contrôlée à l’aide d’un luxmètre; mais ce dernier ne tient pas compte des longueurs d’onde. Il convient plutôt d’utiliser un photomètre à galilux ou un spectroradiomètre (qui mesure l’intensité des différentes longueurs d’onde). Cela peut expliquer une partie des variations observées dans la documentation.
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur la mortalité :
Les poulets de chair élevés avec des ampoules à incandescence, des éclairages à DEL blanc froid (5 000 K) ou des éclairages à DEL chauds (2 700 K) n’ont montré aucune différence sur la mortalité (Olanrewaju et coll., 2015b). La mortalité n’a pas été influencée par la source de lumière (incandescente, fluorescente compacte, à DEL neutre ou à DEL froide spécifique à la volaille) (Olanrewaju et coll., 2016; Olanrewaju et coll., 2018).
La longueur d’onde des DEL (blanc froid 6 065 K contre blanc neutre 4 100 K) n’a pas eu d’effet sur la mortalité des poulets de chair (Riber, 2015). L’utilisation de lampes à ultraviolets a également été étudiée en relation avec la mortalité, les poulets de chair exposés à la lumière UVA présentant une mortalité globale inférieure à celle des oiseaux élevés sous des éclairages à DEL blancs (James et coll., 2020).
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur la santé des pattes et des coussinets :
Olanrewaju et coll. (2018) n’ont observé aucune différence dans la note de démarche en fonction de la source de lumière (incandescente, fluorescente compacte, à DEL neutre ou à DEL froide spécifique à la volaille).
Les poulets de chair exposés à deux spectres de DEL (blanc froid 6 065 K contre blanc neutre 4 100 K) n’ont montré aucune différence sur la note de démarche, la dermatite du coussinet plantaire ou les brûlures du jarret (Riber, 2015). Nelson et coll. (2020b) ont exposé des poulets de chair à des DEL blanches ou à des DEL blanches plus des DEL bleues/vertes au-dessus de la ligne d’alimentation et d’abreuvement et ont constaté que les poulets de chair supplémentés en lumière bleue/verte présentaient de meilleurs notes de brûlure du jarret.
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur la santé oculaire :
Olanrewaju et coll. (2015b) ont constaté que le poids des yeux était plus important chez les poulets de chair élevés avec des lampes à incandescence qu’avec des DEL blanc chaud (2 700 K). Fait intéressant, les auteurs ont également évalué deux ampoules à DEL blanc froid (5 000 K), dont l’une a donné des poids oculaires plus légers semblables à ceux des DEL chaudes et l’autre des poids oculaires plus lourds semblables à ceux des ampoules à incandescence (Olanrewaju et collAB., 2015b). Dans des études ultérieures, la source de lumière (incandescente, fluorescente compacte, à DEL neutre ou à DEL froide spécifique à la volaille) n’a pas eu d’impact sur la santé oculaire (Olanrewaju et coll., 2016; Olanrewaju et coll., 2018).
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur la mélatonine et d’autres métabolites sanguins :
Les poulets de chair ont démontré une augmentation des niveaux d’hormone de croissance plasmatique et des concentrations de mélatonine en présence de lumières vertes par rapport aux lumières blanches, rouges ou bleues (Zhang et coll., 2016). Par ailleurs, Zhang et coll. (2017) ont déterminé qu’il y avait une augmentation des récepteurs de mélatonine (Mel1a et Mel1b) lorsque les poulets de chair étaient exposés à la lumière verte par rapport à la lumière blanche, rouge ou bleue. Le type d’équipement utilisé pour mesurer l’intensité lumineuse n’a pas été mentionné.
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur le stress :
Archer (2016) a constaté que les poulets de chair élevés sous des lumières incandescentes présentaient des niveaux élevés de corticostérone et vocalisaient davantage dans l’isolement par rapport aux poulets de chair élevés sous des éclairages à DEL. La même étude a révélé que les poulets de chair élevés avec des lampes à incandescence présentaient également des durées d’immobilité tonique plus longues que les poulets de chair élevés sous des éclairages à DEL (Archer, 2016). Inversement, Olanrewaju et coll. (2015b) ont constaté que la source de lumière (DEL par rapport à incandescence) n’avait pas d’impact sur la concentration de corticostérone dans le plasma.
Une autre étude a également établi que la source de lumière (incandescente, fluorescente compacte, à DEL neutre ou à DEL froide spécifique à la volaille) n’avait aucun impact sur la durée de l’immobilité tonique (Olanrewaju et coll., 2018).
Mohamed et coll, 2017 ont observé une diminution des ratios H/L chez les poulets de chair élevés sous des lumières bleues et vertes par rapport aux poulets de chair élevés sous des lumières blanches. Mohamed et al, 2017 ont observé des durées plus courtes d’immobilité tonique chez les oiseaux élevés sous des lumières bleues et vertes par rapport à ceux élevés sous des lumières blanches.
Impact de la longueur d’onde et de la source de lumière sur le comportement :
Une étude de 2015 a évalué la préférence des poulets de chair pour les éclairages à DEL blanc froid par rapport aux éclairages à DEL blanc neutre. Les auteurs ont constaté que davantage de poulets de chair se reposaient dans la chambre à éclairage à DEL blanc froid que dans la chambre blanc neutre à 16 j et 28 j (Riber, 2015). Ils ont également relevé que davantage de poulets de chair adoptaient des comportements de confort dans la chambre à éclairage à DEL blanc froid que dans la chambre blanc neutre à 34 j (Riber, 2015).
Préférence pour la longueur d’onde et la source de lumière :
Les poulets de chair ont eu le choix entre deux compartiments étanches à la lumière, équipés de DEL blanc neutre (4 100 K) ou blanc froid (6 065 K); les auteurs ont constaté une préférence pour le blanc froid, les poulets de chair passant plus de temps dans ce compartiment (Riber, 2015).
La documentation récente fournit des résultats mitigés quant à l’impact de l’intensité lumineuse sur le poids corporel; toutefois, la documentation ne mentionne systématiquement aucun effet sur l’efficacité alimentaire et la mortalité.
Aucune nouvelle étude concernant la synchronisation du comportement n’a été réalisée au cours de la période couverte par cette étude, mais la documentation indique que les niveaux d’activité augmentent à des intensités lumineuses plus élevées.
À notre connaissance, il n’existe pas de nouvelle littérature concernant les préférences des poulets de chair en matière d’intensité lumineuse.
Les périodes d’obscurité modérée tendent à produire des oiseaux plus lourds que les périodes d’éclairage continu, les périodes d’obscurité courte ou les périodes d’obscurité longue. Des améliorations de l’efficacité alimentaire continuent d’être observées chez les oiseaux soumis à des périodes d’obscurité plus longues, et sont probablement liées au fait que la moulée reste plus longtemps dans le tractus gastro-intestinal pendant la période d’obscurité.
L’augmentation de la mortalité se poursuit avec l’augmentation de la durée d’éclairage.
L’augmentation de la période d’obscurité entraîne une augmentation du comportement alimentaire. Des études récentes ont également démontré que les poulets de chair se nourrissent par anticipation avant une période d’obscurité. Il a également été observé que les comportements indiquant un bien-être positif sont manifestés pendant une période plus longue lorsque l’obscurité est ajoutée à un programme de photopériode.
L’utilisation d’un éclairage bleu ou vert continue d’améliorer la production et la santé, bien que ces résultats puissent être faussés par les différences d’intensité lumineuse lorsque différentes longueurs d’onde sont testées. Des améliorations du bien-être ont également été observées avec l’utilisation de la lumière bleue et verte, mais les recherches sur les effets de la lumière monochromatique et le comportement des poulets de chair sont encore limitées.
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