L’une des étapes fondamentales de l’élaboration du Code de pratiques pour les soins et la manipulation des poulets, des dindons et des reproducteurs a été l’examen de toute la documentation scientifique pertinente. L’examen de documentation se concentre sur les pratiques de gestion des volailles et les conditions environnementales des poulaillers, ainsi que sur leurs effets sur le bien-être des oiseaux. Le compte rendu de 2013 portant sur la volaille a présenté un résumé objectif de la documentation sans fournir de recommandations. Le présent manuscrit suivra le même format que celui utilisé dans le compte rendu précédent et mettra à jour les informations de la section « Qualité de l’air et de la litière » (section 4, pages 17 à 27).
Les auteurs du compte rendu de 2013 portant sur la volaille ont conclu que :
Les particules de poussière sont composées de matières organiques provenant des oiseaux, ainsi que de moulée, de litière et d’autres matériaux de logement. En raison de sa composition, la poussière peut être un vecteur de micro-organismes et de toxines, agissant comme une source de contagion parmi les animaux (David et coll., 2015). Depuis 2013, très peu de recherches ont été menées sur l’effet de la poussière sur le bien-être des poulets de chair. Il est apparu que les oiseaux infectés par le virus de la bursite infectieuse excrétaient le virus principalement par leurs excréments (Zhao et coll., 2013). Toutefois, le virus a également été détecté dans la poussière présente dans l’air évacué. Dans une autre étude, des échantillons d’air provenant de trois poulaillers de type cage ont été prélevés aux jours 6, 21 et 37 de la production (Zhang et coll., 2019). Les auteurs ont constaté que la concentration de particules respirables augmentait avec l’âge des oiseaux, conformément aux études précédentes. De même, la concentration de bactéries augmente avec l’âge et la présence de bactéries pathogènes a pu être détectée dans les échantillons de poussière tout au long du cycle de croissance.
Certaines études se sont concentrées sur les méthodes d’atténuation des poussières. En évaluant l’effet du taux d’application de l’huile (8 ou 16 ml m-2) et de la fréquence (toutes les 24 ou 48 heures), Winkel et coll. (2014) ont constaté que l’émission de matières particulières était en nette réduction de 59 à 64 % (grosses particulesPM10) et de 74 à 81 % (petites particules PM2,5) dans les traitements de 8 et 16 ml m-2 d-1. Aucune différence dans l’effet de la fréquence n’a été constatée. En revanche, un système de refroidissement par aspersion était seulement numériquement plus faible lors de la comparaison de deux poulaillers de poulets de chair (Williams Ischer et coll., 2017).
Pour terminer, une étude a évalué les conséquences de l’épaisseur de la litière sur l’accumulation de poussière. En testant quatre épaisseurs différentes de sciure (4, 8, 12 et 16 cm de profondeur), Shao et coll. (2015) ont constaté que, bien qu’il y ait une relation inverse entre l’épaisseur et l’humidité de la litière, la quantité de poussière augmentait de manière directe.
L’humidité relative est un facteur environnemental clé jouant un rôle important dans la qualité de l’air, le contrôle de la température et la santé (Xiong et coll., 2017). Néanmoins, les recherches visant à évaluer l’effet direct de l’humidité relative sur le bien-être des oiseaux font défaut.
Une étude menée au Brésil a évalué les conséquences du microclimat des caisses et des distances de transport (15 contre 90 km). Les auteurs n’ont pas constaté de différences entre l’humidité relative moyenne des caisses de transport selon les distances pendant la saison des pluies (HR : 67 %) ou la saison sèche (HR 44 %). Toutefois, la mortalité au cours de la saison sèche dans le traitement sur 90 km était deux fois plus élevée que dans le traitement effectué sur 15 km (0,22 et 0,11 %, respectivement); les auteurs l’ont attribuée au stress produit par le niveau d’humidité relative plus faible au cours du transport sur de longues distances.
Comme indiqué dans le compte rendu précédent, l’effet de la litière sur le bien-être des poulets de chair est principalement lié à l’humidité de la litière. Lorsque l’effet de deux niveaux d’humidité de la litière a été évalué (humide : 31 à 57 % par rapport à la litière sèche : 15-40 %) hebdomadaires sur la santé des coussinets plantaires des poulets de chair âgés de 7 à 49 jours, ceux du traitement humide avaient des scores de coussinets plantaires significativement plus élevés (pires) à 21, 28, 35, 42 et 49 jours (Taira et coll., 2014). Lorsque les oiseaux sont passés du traitement sec au traitement humide au 21è et 28è jour, les scores de pattes se sont rapidement détériorés, alors que l’inverse a été constaté pour les oiseaux qui sont passés du traitement humide au traitement sec. Une autre étude a testé l’effet de la densité de logement des poulets de chair (16, 18, 20 ou 22 oiseaux/m2) élevés dans des conditions conventionnelles ou sous contrôle environnemental (Farhadi et coll., 2016). L’humidité de la litière était plus élevée et les lésions touchant la pelote plus fréquentes dans le cas des poulets de chair élevés de manière conventionnelle. Aucun effet de la densité de logement sur la qualité de la litière n’a été constaté, mais les oiseaux élevés à 22 oiseaux/m2 présentaient des scores plus faibles en matière de coussinets plantaires. Quant à l’humidité de la litière, une étude a induit une incidence et une gravité élevées de la dermatite du coussinet plantaire au moment de l’abattage en maintenant une humidité élevée dans la litière(n=8; de Jong et coll., 2014). Le traitement par litière humide a donné de moins bonnes performances (gain de poids corporel, consommation de moulée, efficacité alimentaire et apport d’eau), mais n’a pas eu d’effet sur la mortalité. Le traitement à base de litière humide a également eu un impact négatif sur la propreté et l’irritation de la poitrine, les brûlures de pattes et la note de démarche, tandis que l’incidence des griffures de cuisses a été plus faible que dans le cas du traitement à base de litière sèche.
Depuis le dernier rapport sur les volailles, une seule étude s’est intéressée à l’effet de l’épaisseur de la litière (4, 8, 12 ou 16 cm; n=20) sur les performances et le bien-être des poulets de chair. (Shao et coll., 2015). Il a été constaté, d’une part, que l’épaisseur de la sciure était directement associée au poids corporel, au gain de poids corporel, à l’ingestion de moulée et aux niveaux de poussière. À l’inverse, une relation inverse entre l’épaisseur de la sciure et le poids du foie, l’humidité de la litière, la propreté du plumage, l’incidence de la dermatite du coussinet plantaire, le gonflement du membre inférieur et les ampoules de bréchet a été constatée. Aucun effet du traitement n’a été constaté sur l’efficacité alimentaire, le poids de la rate, des bourses ou du thymus, la note de démarche, les lésions du plumage et les brûlures au membre inférieur.
Certaines recherches ont été menées sur les effets des modifications de la litière. Soliman et Hassan (2017) ont testé les effets de l’utilisation de superphosphate et de méta-bisulfure (pour le contrôle de l’ammoniac) sur les performances des poulets de chair et la qualité de la litière et de l’air (n=40). Les deux traitements ont réduit de manière significative l’humidité et le pH de la litière, et ont amélioré le poids corporel et le gain de poids corporel par rapport au traitement témoin, le superphosphate atteignant les meilleures valeurs. Le superphosphate a entraîné le poids le plus élevé des bourses, tandis que le méta-bisulfure a entraîné les poids les plus élevés de la rate et du thymus.
Dans une étude plus récente, Soliman et coll. (2018) ont testé l’effet du superphosphate, du méta-bisulfure et du charbon de bois sur la numération bactérienne (n=48) en laboratoire. Tous les traitements ont réduit de manière significative l’humidité et le pH de la litière, le superphosphate et le méta-bisulfure ayant obtenu les meilleurs résultats. La numération bactérienne totale et les unités formatrices de colonies de salmonelles étaient significativement différentes dans tous les traitements, avec les valeurs les plus élevées dans le contrôle positif, suivi par le charbon de bois, le superphosphate et le méta-bisulfure. Un résultat similaire a été obtenu pour E. Coli, avec les valeurs les plus élevées dans le contrôle positif, suivi par le charbon de bois et le superphosphate, et le méta-bisulfure montrant les valeurs les plus basses. La sporulation des oocystes d’Eimeria a été observée dans tous les traitements, à l’exception du superphosphate.
Une métanalyse de la documentation n’a révélé aucun effet du traitement appliqué à la litière sur l’ingestion de moulée, l’efficacité alimentaire ou la mortalité (de Toledo et coll., 2020). Toutefois, le recours à des acidifiants dans la litière a eu un effet positif sur le gain de poids corporel et la mortalité, ainsi qu’une tendance à l’amélioration de l’efficacité alimentaire. Le traitement de la litière au moyen d’acidifiants a également permis de réduire de manière significative la concentration et la volatilité de l’ammoniac. Globalement, l’ajout de modifications à la litière a permis de réduire de manière significative l’humidité et la charge en microbiote pathogène.
Lors d’un test de choix de substrat entre des copeaux de bois, du sable, des coques de riz et de la paille, les poulets de chair (n=32) ont préféré le sable, sans différence significative entre les autres substrats (Villagra et coll., 2014). En termes de comportement, alors que les animaux se reposent surtout dans les copeaux de bois et la paille, les bains de poussière sont plus fréquents dans le sable, et les coques de riz sont le substrat préféré pour becqueter et gratter. Une étude a été menée pour évaluer l’effet de la densité de logement (15, 19 ou 23 oiseaux/m2) et du type de litière (coques de riz ou paille de blé; Petek et coll., 2014). L’augmentation de la densité de logement a eu un effet négatif sur le poids corporel, la santé du coussinet plantaire, le pH et l’humidité de la litière, mais le type de litière n’a pas eu de conséquences. Dans le cadre d’une autre étude, l’effet de la matière de la litière et des plateformes sur la santé des pattes et la propreté des plumes des poulets reproducteurs a été déterminé (n= 16 exploitations; Kaukonen et coll., 2017). Les notes de lésions du coussinet plantaire étaient plus mauvaises chez les oiseaux élevés sur du bois déchiqueté et de la paille broyée que sur de la tourbe. Aucune différence significative n’a été constatée entre les copeaux de bois et la tourbe en ce qui concerne l’état de la litière ou la teneur en ammoniac, mais le pH et l’humidité des copeaux de bois ont augmenté avec le temps. La comparaison entre la tourbe et la paille a révélé que la litière à base de paille présentait une note d’état de la litière inférieure à celle de la tourbe (1,0 contre 0,7). La couche de paille broyée était plus fine et avait un pH final plus faible. Aucune différence n’a été constatée entre la tourbe et la paille en ce qui concerne l’humidité de la litière ou la teneur en ammoniac.
Vieria et coll. (2015) ont étudié l’effet de l’utilisation de coques de café fraîches ou de copeaux de bois sur plusieurs cycles d’utilisation (4). Les traitements n’ont pas eu d’effet sur les performances, y compris sur la mortalité. Alors que la bactérie E. Coli a été retrouvée dans tous les échantillons de litière, la présence de salmonelles a été associée à l’humidité de la litière et aux copeaux de bois. Dans une autre étude, comparant les effets de plusieurs matières de litière (paille de blé, balle de riz, tiges de moutarde et sable; n=16), Dhaliwal et coll. (2018) ont constaté un effet négatif du sable sur les performances des oiseaux, avec un poids corporel et une consommation de moulée plus faibles et une mortalité plus élevée. Toutefois, la moutarde a permis d’obtenir un rapport alimentation/gain plus élevé. L’humidité de la litière était la plus élevée dans le riz, suivi du blé et de la moutarde, et enfin du sable, tandis que le pourcentage d’azote, de phosphore et de potassium était le plus élevé dans les balles de riz, suivi du blé et de la moutarde, et le plus faible dans le sable.
Un certain nombre d’études ont évalué l’effet des plateformes sur le bien-être des oiseaux, sans résultats clairs. La santé des pattes de 100 poulets reproducteurs dans 18 troupeaux a été évaluée à 19, 24, 36, 48 semaines d’âge et à l’abattage (Kaukonen et coll., 2016). La note du coussinet plantaire s’est aggravée avec l’âge et l’incidence des lésions graves a atteint 64 % à l’abattage. Bien que la litière soit devenue plus sèche avec le temps, le pH et l’ammoniac de la litière ont augmenté entre la 24e et la 48e semaine. En outre, un lien a été établi entre les grandes surfaces de caillebotis et l’état des coussinets plantaires. Aucun effet sur les brûlures du membre inférieur ou les ampoules de bréchet n’a été constaté. Dans le cadre d’une étude de suivi, l’effet de la matière de la litière et des plateformes sur la santé des pattes et la propreté du plumage des poulets reproducteurs a été déterminé (Kaukonen et coll., 2017). Dans cette étude, aucun effet des plateformes n’a été constaté sur les lésions touchant la pelote ou sur la propreté du plumage (n=18 exploitations). Li et coll. (2017) ont également étudié l’effet de la litière conventionnelle ou de l’utilisation de sols en filet techniques (n=8). Ils n’ont constaté aucun effet du traitement sur les performances, la santé des pattes, le halètement, le blottissement, la peur ou la capacité à marcher. Toutefois, les sols en filets techniques ont permis d’améliorer la propreté du plumage et de réduire la dermatite du coussinet plantaire à la fin du cycle de production; ils ont également eu un effet limité en augmentant l’incidence des ampoules de bréchet. Une autre étude a testé l’effet des sols à 100 % de litière, 50 % de litière-50 % de caillebotis et 100 % de caillebotis (n=15; Cavusoglu et coll., 2018). Les auteurs ont constaté que les oiseaux de la litière avaient une meilleure protection du plumage et moins de brûlures au niveau des membres inférieurs, mais un poids corporel plus faible. Toutefois, la fréquence des lésions touchant la pelote était la plus élevée dans la litière, suivie par le traitement 50/50, l’incidence la plus faible étant observée dans le traitement des sols en caillebotis. Aucun effet sur la note de démarche n’a été constaté.
Dans une étude similaire, l’effet de 100 % de copeaux de bois, de 100 % de copeaux de bois et d’un chauffage au sol, de 50 % de copeaux de bois et de 50 % de caillebotis et de caillebotis avec un bain de sable a été évalué sur la production de poulets de chair et de dindons (n=12; Chuppava et coll., 2018). Les traitements avec des lames de sol ont produit les poulets de chair les plus lourds, mais aucun autre effet du traitement sur les performances ou la santé du coussinet plantaire n’a été constaté. Les dindons élevés sur caillebotis avec bain de sable avaient un poids corporel plus élevé et des coussinets plantaires plus abîmés que les autres dindons. L’ingestion de moulée et l’indice de transformation des aliments étaient plus élevés dans le cas du plancher à caillebotis que dans les cas des copeaux de bois et des copeaux de bois avec chauffage au sol. En comparant l’effet de 50 % de caillebotis à celui de 100 % de copeaux de bois dans 8 troupeaux, Heitmann et coll. (2020) n’ont constaté aucune différence en termes de poids corporel, de teneur en eau de la litière ou de pH. Aucune différence n’a été constatée sur les taux de bactéries coliformes ou d’E. Coli, mais une tendance à une numération bactérienne totale plus élevée dans le traitement à 100 % de copeaux de bois a été observée.
L’évaluation de l’effet de la réutilisation de la litière a suscité un certain intérêt. L’effet du type de litière (coques de café par rapport aux copeaux de bois) et du cycle d’utilisation (1-4) a été évalué (Vieria et coll., 2015). Aucun effet du traitement n’a été constaté sur l’efficacité alimentaire, le gain de poids corporel ou la mortalité. Néanmoins, lorsque des coques de café ont été utilisées, l’incidence des lésions touchant la pelote à l’âge de 35-45 jours a augmenté de 60,0 à 90,3 % entre le premier et le deuxième cycle d’utilisation. Dans une étude similaire, où l’effet de la litière de copeaux de pin frais par rapport à la litière de copeaux de pin réutilisés a été évalué, aucune différence de mortalité n’a été constatée et Salmonella, Clostridium perfringens ou Campylobacter n’ont été détectés dans aucun des échantillons (Wang et coll., 2016). Toutefois, la gestion de la litière a eu un impact sur la communauté bactérienne présente dans l’intestin des poulets de chair, surtout à un jeune âge (10 jours), et en particulier la quantité de certaines bactéries productrices de butyrate et de lactobacilles, ce qui pourrait impacter les performances et le statut immunologique des oiseaux.
L’ammoniac est un gaz alcalin et corrosif qui peut avoir des effets négatifs sur la cavité nasale et les yeux des volailles (Naseem et King, 2018). Il peut également affecter le statut immunologique des poulets de chair. Lorsque deux mesures d’ammoniac (30 et 70 mg/kg) et trois teneurs d’humidité relative (35, 60 et 85 %; n=36) sont appliquées, Wei et coll. (2015) ont constaté une relation inverse entre le taux d’ammoniac et la concentration sérique de lysozyme chez les jeunes poulets de chair, et la concentration sérique de globuline à la troisième semaine. La teneur en ammoniac a également eu un impact négatif sur l’indice de stimulation des lymphocytes et a augmenté l’expression de IL-1β à tous les âges testés. Dans une expérience similaire, des poulets de chair ont été exposés à 3 ou 75 µL/l d’ammoniac (n=30) et les performances et les protéines hépatiques ont été mesurées (Zhang et coll., 2015). Le traitement à l’ammoniac a eu un impact négatif sur les performances des poulets de chair (gain de poids, consommation de moulée et efficacité). En outre, les teneurs en protéines associées aux lésions hépatiques (aminotransférase alcaline, aspartate aminotransférase et créatine kinase) et au stress étaient significativement élevées.
Le sol du logement peut voir un impact sur les émissions d’ammoniac et le bien-être des poulets de chair (Soliman et Hassan, 2020). Lorsque l’utilisation de copeaux de bois, de balles de riz, de paille de blé, de caillebotis ou de cages en batterie a été évaluée (n=20), les mesures moyennes d’ammoniac sur cinq semaines étaient les plus élevés dans le traitement à base de copeaux de bois (26,2 ppm), suivi par les balles de riz (19,4 ppm), la paille de blé (16,1 ppm), les cages de batterie (4,9 ppm) et les caillebotis (4,1 ppm).
L’indice de performance était le meilleur dans les cages de batterie, suivi par les caillebotis, la paille de blé, les copeaux de bois et enfin les balles de riz. Les niveaux de corticostérone (stress) étaient les plus élevés dans le traitement par copeaux de bois, suivi par les balles de riz, la paille de blé et enfin les caillebotis et les cages de batterie, tandis que les niveaux d’IgG et d’IgM étaient les plus élevés dans les cages de batterie, suivies par les caillebotis, la paille de blé, les balles de riz et les copeaux de bois. Dans une autre étude, l’effet de la litière conventionnelle (coques de riz frais) et des sols perforés (accumulation de fumier) a été évalué sur les performances des poulets de chair, les mesures environnementales et le bien-être (n=8; Li et coll., 2017). La concentration d’ammoniac était globalement plus élevée dans les sols perforés. Aucun effet du sol sur les paramètres de production ou la mortalité n’a été constaté. Les sols perforés favorisent la propreté du plumage et réduisent la dermatite du coussinet plantaire, mais aucun effet sur la note de démarche ou le comportement n’a été constaté. Outre le substrat, l’épaisseur de la litière peut influer sur les mesures d’ammoniac et le bien-être des animaux. Lorsque l’effet de l’utilisation d’une épaisseur de sciure de 4, 8, 12 et 16 cm a été évalué, Shao et coll. (2015) ont constaté une relation inverse entre l’ammoniac présent dans l’air et l’épaisseur de la litière. Celle-ci a également été associée à un poids corporel, un gain de poids corporel et une consommation de moulée plus élevés, ainsi qu’à une propreté du plumage, une note de coussinet plantaire, un gonflement du membre inférieur et une ampoule du bréchet plus faibles.
L’effet du biosulfate de sodium, un acidifiant permettant de contrôler la volatilisation de l’ammoniac, a été évalué (n=6; Li et coll., 2014). Le taux de mortalité a été significativement réduit dans le traitement au biosulfate de sodium (3,92 contre 3,67 %), mais aucune autre différence de performance n’a été constatée. La teneur en azote présent dans les échantillons de litière était significativement plus élevé dans le traitement au biosulfate de sodium. Les émissions d’ammoniac étaient numériquement plus faibles dans la litière traitée, mais aucune différence significative n’a été constatée. Dans la même étude, des résultats similaires ont été obtenus en laboratoire. Lorsque la santé du coussinet plantaire a été évaluée en laboratoire, une réduction significative de la note du coussinet plantaire a été constatée (1,33 contre 0,67). Dans une étude similaire, lorsque l’effet du superphosphate et du méta-bisulfate a été testé, l’ammoniac aérien a été significativement réduit et le poids corporel et l’efficacité alimentaire ont été améliorés par l’utilisation des deux traitements (Soliman et Hassan, 2017); cependant, le superphosphate s’est avéré le plus efficace.
Une métanalyse de la documentation a révélé que le traitement de la litière n’a aucun effet sur la consommation de moulée ou l’efficacité alimentaire (de Toledo et coll., 2020). Néanmoins, l’utilisation d’acidifiants s’est avérée avoir un effet positif sur le gain de poids corporel, la mortalité et a eu tendance à améliorer l’efficacité alimentaire, tout en réduisant de manière significative les concentrations d’ammoniac et la volatilité.
Le poids corporel, le gain de poids et la consommation de moulée augmentent avec l’épaisseur de la sciure (n=2; Shao et coll., 2015). Ce phénomène est associé à une réduction des teneurs en dioxyde de carbone de 1 177,6 ppm lorsque l’épaisseur de la sciure était de 4 cm de profondeur à 742,2 ppm par rapport à 723,3 ppm lorsque l’épaisseur était de 12 et 16 cm. Lorsque des dindons ont été exposés à trois teneur en CO2 (2 000, 4 000 ou 6 000 ppm; n=9; Candido et coll., 2018), le poids corporel des dindons était significativement plus faible à 4 000 ppm qu’à 2 000, mais aucune différence n’a été observée au niveau de la prise de moulée, de l’efficacité alimentaire ou de la mortalité. Les seuils d’activité étaient les plus élevés à 4 000 ppm, suivis par 6 000 ppm et les plus bas à 2 000 ppm.
Les conclusions du rapport 2013 sur l’aviculture concernant la qualité de l’air et de la litière sont les suivantes :
Les informations communiquées entre 2013 et 2020 confirment cette déclaration. L’augmentation de la poussière et de l’ammoniac et les conditions environnementales sont associées à des réductions de performance.
Très peu de recherches ont porté sur l’effet de la poussière. La poussière peut être un vecteur de bactéries pathogènes et l’utilisation de techniques de gestion peut réduire les niveaux de poussière (par exemple, la pulvérisation d’huile).
Un lien étroit entre l’humidité de la litière (en particulier plus de 30 %) et la santé des pattes a été décrit. Toutefois, les caractéristiques physicochimiques de la litière, ainsi que le cycle d’utilisation, peuvent influer sur la prévalence de la dermatite du coussinet plantaire et la présence de bactéries pathogènes.
Les résultats de la période 2013-2020 le confirment, mais l’humidité de la litière n’est pas le seul facteur en cause.
Des recherches publiées entre 2013 et 2020 ont confirmé l’existence d’un lien étroit entre les mesures d’ammoniac et la fonction immunitaire.
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