Du 10 au 13 septembre 2024, une délégation du SM5 a participé au Forum public de l’OMC, où plusieurs sujets cruciaux concernant les négociations agricoles ont été abordés. Ce forum a été l’occasion d’examiner les impacts des récents développements, notamment l’échec du programme de travail proposé par le Brésil et les défis liés à la durabilité et au changement climatique.
Échec du programme de travail brésilien
Un des sujets majeurs de discussion a été l’échec du programme de travail brésilien, qui visait à obtenir un consensus lors du Conseil général de l’OMC en juillet 2024. Ce programme de travail aurait imposé un échéancier précis pour assurer l’avancement des négociations en agriculture et le développement de modalités sur les principaux enjeux des négociations agricoles en vue de la prochaine Conférence ministérielle en 2026. Malgré le soutien de grandes puissances telles que les États-Unis et l’Union européenne, le programme a été confronté à une forte opposition, notamment de l’Inde et du Groupe africain. Cette opposition continue de l’Inde qui insiste pour le règlement des questions reliées à l’entreposage pour des fins de sécurité alimentaire avant d’entreprendre des discussions sur d’autres sujets continue de limiter les négociations en agriculture. Cette situation a conduit le président du comité sur les négociations en agriculture à explorer des alternatives, telles que la création de groupes de travail au sein du Comité de l’agriculture en session spéciale (COASS) pour traiter des sujets spécifiques comme l’accès au marché et les stocks publics.
Les négociations agricoles se trouvent dans une impasse, avec des positions inébranlables de certains membres clés, notamment l’Inde, qui insiste sur la résolution des questions relatives aux stocks publics. Cela demeure un obstacle majeur à l’avancement des discussions. Malgré cela, certains acteurs voient dans la prochaine Conférence ministérielle (CM14) une opportunité d’obtenir des résultats significatifs, notamment en ce qui concerne l’agriculture et la sécurité alimentaire, deux sujets cruciaux pour les pays africains
Durabilité : Un thème central mais flou
La durabilité a également été au cœur des discussions lors du Forum public de l’OMC. Bien que la définition de la durabilité reste incertaine parmi les membres de l’OMC, il semble se créer une reconnaissance croissante de son importance dans les discussions agricoles, bien que la durabilité ne soit pas officiellement mentionnée dans l’agenda des négociations. Les discussions portent sur la nécessité d’intégrer des considérations environnementales, d’inclusivité et de sécurité alimentaire dans les futures négociations. Cependant, l’absence de consensus sur ce qui constitue la durabilité freine les avancées concrètes. Ce sujet pourrait devenir un outil pour maintenir l’engagement des membres tout en abordant des questions essentielles telles que l’accès aux marchés et le soutien interne. Il n’en demeure pas moins que l’enjeu de la durabilité conjugué à la sécurité alimentaire pourrait être difficile à aborder par les pays en voie de développement. A noter que la prochaine réunion ministérielle (CM14) se tiendra au Cameroun, pays pour lequel l’agriculture et la sécurité alimentaire sont des enjeux cruciaux.
Incertitudes à venir
Le Groupe de Cairns, dont le Canada est membre, et le Groupe africain prévoient de collaborer sur un document de discussion qui proposera des modalités de négociation sur les principaux enjeux agricoles, un développement à suivre de près dans les mois à venir.
Le Canada continue de jouer un rôle actif dans les discussions, bien qu’aucune initiative majeure ne soit actuellement dirigée par le pays. Sa participation est essentielle pour aborder les enjeux de sécurité alimentaire et de durabilité dans le cadre des négociations agricoles.