La recherche de solutions de rechange aux antibiotiques dans la production de volaille est en plein essor. L’utilisation d’additifs alimentaires potentiels est une voie qui semble prometteuse, mais il est important que la méthode soit rentable et n’ait pas d’effet négatif sur la qualité de la viande. Le marc de raisin est un sous-produit de la production de jus de raisin et de vin, qui se compose des peaux, des pépins et des tiges. Il est connu pour sa teneur élevée en polyphénols, des composés que l’on trouve naturellement dans les plantes et qui, lorsqu’ils sont consommés, ont de nombreux effets bénéfiques sur l’appareil digestif et les systèmes circulatoire et musculaire. Dans des études antérieures, le MR a été utilisé comme additif alimentaire pour la volaille. Charmorro et. coll. (2015) ont ajouté des suppléments de 5 % et 10 % et n’ont pas signalé d’amélioration significative des performances de croissance des poulets de chair. Kumanda et. coll. (2019) ont utilisé un supplément de 7,5 % de MR rouge, qui a entraîné une réduction de la consommation globale d’aliments. Cette étude suggère qu’un taux d’inclusion plus faible de MR dans l’alimentation des poulets de chair pourrait améliorer la croissance, servir de solution de rechange à l’utilisation d’antibiotiques et avoir une incidence positive sur l’apparition de myopathies musculaires chez les poulets de chair, en particulier les stries blanches (SB) et le filet de bois (FB). De plus, aucune étude n’a été réalisée pour connaître l’effet du MR alimentaire sur les acides gras à chaîne courte (AGCC) du cæcum, dont on sait qu’ils sont bénéfiques pour le bon fonctionnement de l’intestin.
L’objectif de cette étude était d’examiner l’effet de l’ajout de 2,5 % de MR alimentaire comme solution de remplacement aux antibiotiques dans l’alimentation, en évaluant son effet sur la concentration des AGCC du cæcum et les myopathies du muscle de la poitrine, en plus de la performance de croissance, de la biochimie sanguine et de la morphologie intestinale des poulets de chair.
L’inclusion de 2,5 % de MR dans l’alimentation des poulets de chair a amélioré la morphologie de l’intestin et la prolifération des microbes favorables à l’intestin, sans effet négatif sur les performances de croissance et la qualité de la viande. Ces résultats indiquent que le MR pourrait s’avérer une solution de rechange rentable à l’utilisation d’antibiotiques.
Des poulets de chair âgés d’un jour (race Cob 500) ont été assignés au hasard à l’un des trois traitements alimentaires. Les traitements alimentaires sont les suivants :
Traitement 1 (CN) – Contrôle négatif, c’est-à-dire une alimentation à base de maïs, de blé et de soja
Traitement 2 (BMD) – CN additionné de 0,05 % de bacitracine disalicylate de méthylène (BMD)
Traitement 3 (MR) – CN additionné de 2,5 % de marc de raisin
L’essai comptait 25 oiseaux par enclos et 8 enclos répétés par traitement. Les oiseaux ont été nourris selon un programme d’alimentation par phases comme suit : démarrage (1 à 14 jours), croissance (14 à 24 jours) et finition (24 à 42 jours). Le poids corporel moyen (PCM) ainsi que la consommation moyenne d’aliment (CMA) ont été déterminés chaque semaine pour chaque enclos et les mortalités ont été consignées quotidiennement pour corriger la CMA et l’indice de conversion alimentaire (ICA). Au jour 36, deux oiseaux ont été choisis au hasard dans chaque enclos et euthanasiés. Des échantillons de sang ont été prélevés, le poids du gésier vide et des cæcums a été mesuré et la morphologie de l’intestin a été examinée. Des échantillons de muscle de la poitrine ont été prélevés sur quatre oiseaux (deux mâles et deux femelles) par enclos au jour 42, puis ont été inspectés visuellement et notés par un observateur pour la précision de l’incidence de stries blanches (SB) et de filet de bois (FB). Les paramètres d’étude suivants ont été déterminés : consommation d’aliments, poids corporel, gain de poids corporel, ICA, poids des organes, concentration d’acides gras saturés, chimie du sang et microbiote intestinal.
Chercheurs et collaborateurs
Taiwo J. Erlinle, Samson Oladokun, Janice MacIsaac, Bruce Rathgeber et Deborah Adewole
Financement
Partenariat canadien pour l’agriculture – Initiative de recherche et d’innovation pour l’agriculture, Université Dalhousie, MITACS et transformateurs de la région atlantique (Nadeau Poultry, Country Ribbon et Eden Valley).
Références
Chamorro, S., A. Viveros, A. Rebolé, I. Arija, C. Romero, I. Alvarez, A. Rey et A. Brenes. 2017. Addition of exogenous enzymes to diets containing grape pomace: effects on intestinal utilization of catechins and antioxidant status of chickens. Food Res. Int. 96 : p. 226 à 234.
Kumanda, C., V. Mlambo et C. Mnisi. 2019. From Landfills to the Dinner Table: Red Grape Pomace
La publication complète de ces travaux est disponible en ligne.
Adapté de l’ Atlantic Poultry Research Institute’s Factsheets
CP 550 Truro, NS B2N 5E3 (902) 893-6657
Laurie.Eagles@dal.ca www.APRinstitute.ca