À l’éclosion, le tube digestif des poulets de chair peut être rapidement colonisé par des micro-organismes provenant du milieu environnant. Les jeunes oiseaux ayant moins d’espèces bactériennes dans le tractus intestinal que les adultes, leur intestin est plus sensible aux troubles causés par les bactéries nocives (CHR Hanson, 2020). L’industrie de la volaille se détourne graduellement de l’utilisation préventive des antibiotiques stimulateurs de croissance. Par conséquent, il devient de plus en plus important d’évaluer les solutions de rechange possibles pour promouvoir la santé de l’intestin. L’une des solutions évaluées est l’utilisation de probiotiques, car il a été démontré que ces organismes ont une incidence positive sur la santé intestinale. Il existe plusieurs méthodes pour administrer les probiotiques aux oiseaux. La plus courante est par l’alimentation. Or, des chercheurs ont prouvé que le probiotique peut devenir inactif pendant le traitement thermique de l’aliment (Ducatelle et coll., 2014). L’efficacité de l’administration dans l’eau dépend de la précision des dispositifs d’abreuvoir des poussins et il existe un risque potentiel de problèmes de qualité de l’eau. La technologie in ovo, qui consiste à inoculer directement des substances bioactives à l’embryon en développement, peut remédier à certaines des limites des autres méthodes d’administration.
Évaluer l’effet de différentes voies d’administration (dans l’eau, dans l’alimentation ou in ovo) d’un produit probiotique (extrait de fermentation de Bacillus subtilis) sur les performances de croissance, la morphologie intestinale, la concentration d’acides gras à chaîne courte dans le cæcum et le microbiote du cæcum chez les poulets de chair.
Les résultats de cet essai indiquent que l’utilisation du probiotique Bacillus subtilis peut améliorer la santé et la structure de l’intestin sans avoir d’effet négatif sur les performances de croissance. Il pourrait s’agir d’un outil important pour les producteurs qui souhaitent s’orienter vers l’élimination de l’utilisation d’antibiotiques préventifs.
Un total de 450 œufs fertiles provenant d’éleveurs de poulets de chair Cobb 500 ont été disposés dans 6 plateaux répétés à l’intérieur d’un incubateur, chaque plateau contenant 75 œufs. À 18,5 jours d’incubation, les œufs ont été répartis au hasard en 3 groupes expérimentaux. 66 œufs du groupe probiotique in ovo ont reçu le probiotique Bacillus subtilis injecté dans l’amnios; 66 autres œufs ont reçu une solution saline en utilisant la même méthode d’injection. Le groupe de contrôle était composé de 200 œufs non injectés. Au 21e jour, les œufs non éclos ont été comptés et ouverts pour vérifier le stade de la mort embryonnaire. Les poussins éclos restants ont été pesés et la qualité de leur nombril a été évaluée. Les poussins n’ayant pas reçu d’injection ont été replacés au hasard à l’un des 4 groupes de traitement comptant 42 oiseaux par groupe : antibiotiques dans l’alimentation (bacitracine), probiotiques dans l’eau, probiotiques dans l’alimentation et groupe de contrôle (CTRL; alimentation de maïs, blé et soja). Ces 4 traitements ont été ajoutés aux groupes de traitement du probiotique in ovo et de la solution saline in ovo pour obtenir un total de 6 groupes de traitement. Les oiseaux ont été logés dans 6 cages répétées par traitement et 7 oiseaux par cage et ont été élevés pendant 28 jours. Les performances de croissance, la consommation d’aliments et le poids corporel moyen ont été mesurés aux jours 7, 14, 21 et 28. Ces données ont été utilisées pour calculer la consommation journalière d’aliments, le gain de poids journalier moyen et l’indice de conversion alimentaire. Au 28e jour, deux oiseaux par cage ont été choisis au hasard et euthanasiés. Des échantillons de tissus intestinaux ont été prélevés afin d’analyser les acides gras à chaîne courte, l’incidence de l’entérite nécrotique ainsi que la morphologie intestinale.
Références CHR Hanson, 2020. https://www.chr- hansen.com/en/animal-health/cards/article- cards/poultry/mar18-gut-health-matters Ducatelle et coll., 2014. A review on prebiotics and probiotics for the control of dysbiosis: Present status and future perspectives. Animal 9 : p. 43 à 48. Chercheurs Samson Oladokun, Alyssa Koehler, Janice MacIsaac, Eveline M. Ibeagha-Awemu et Deborah I. Adewole Financement Partenariat canadien pour l’agriculture – Initiative de recherche et d’innovation pour l’agriculture, Chicken Farmers of Nova Scotia, Université Dalhousie La publication complète de ces travaux est disponible en ligne. Adapté de l’ Atlantic Poultry Research Institute’s Factsheets PO Box 550 Truro, NS B2N 5E3 (902) 893-6657
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