Récemment, l’Institut économique de Montréal (IEDM) a fait de fausses allégations sur la gestion de l’offre, sous la forme de « Neuf choses à savoir sur la gestion de l’offre ». Cependant, ces neuf « choses à savoir » sont bien neuf MYTHES sur la gestion de l’offre. Nous avons donc décidé de déboulonner tous ces mythes, une fois pour toutes.
La gestion de l’offre coûte cher pour tout le monde – FAUX : La gestion de l’offre ne détermine pas les prix à la consommation.
L’IEDM confond les prix au détail avec le prix à la ferme. Les prix au détail sont fixés par les magasins et les restaurants en fonction d’une grande variété de facteurs, tels la clientèle visée et le positionnement du produit entre autres. De plus, il y a beaucoup d’intermédiaires entre les producteurs et les détaillants : transformateurs, surtransformateurs, distributeurs, camionneurs et marchands. Et tous ces intervenants doivent se dégager une marge.
La gestion de l’offre appauvrit les plus pauvres – FAUX : La gestion de l’offre n’est pas une taxe sur les pauvres
La gestion de l’offre contribue à éviter la volatilité des prix qui survient si l’offre est trop grande ou trop faible sur le marché ; ainsi, elle permet aux consommateurs d’avoir un approvisionnement fiable en aliments locaux, frais et de haute qualité, et ce, à un prix au détail qui demeure stable.
Par contre, les producteurs reçoivent seulement 1,56 $ le kg – un prix dont la plus grande partie sert à couvrir le coût de la moulée et des poussins. Ce prix de 1,56 $ le kg est ce que l’on appelle le prix vif et, depuis 2012, il a chuté de 7 % alors que le prix au détail a augmenté de 7,3 %. Si les consommateurs paient plus et que les producteurs de poulet obtiennent moins, il est clair qu’il n’y a pas de lien.
La plupart des agriculteurs ne sont pas soumis à la gestion de l’offre – ET PUIS ? La gestion de l’offre ne bénéficie pas seulement à une minorité d’agriculteurs.
Le régime de gestion de l’offre qu’utilisent les producteurs de volaille, d’œufs et de produits laitiers est le fruit de leur propre désir de mieux administrer les approvisionnements à l’échelle nationale. Ils ont décidé, solidairement et démocratiquement, d’adopter des disciplines de production qui leur permettraient de répondre à la demande du marché intérieur sans produire d’excédents qu’il faudrait vendre à perte ou jeter. Dans d’autres secteurs, les producteurs ont rejeté la notion de limiter la production et ont choisi de rechercher des occasions de croissance sur les marchés d’exportation. Ces deux approches demeurent des choix légitimes et raisonnables.
Quel impact la gestion de l’offre a-t-elle sur les autres secteurs agricoles ? Aucun. La gestion de l’offre est spécifique aux secteurs qui l’utilisent.
La gestion de l’offre nuit aux nouveaux agriculteurs – FAUX : La gestion de l’offre est profitable pour les nouveaux agriculteurs
Le dernier Recensement de l’agriculture a montré que certains des plus jeunes producteurs du secteur agricole sont dans un secteur visé par la gestion de l’offre.
Dû à sa stabilité et sa croissance, l’industrie de la volaille attire plusieurs nouveaux producteurs, et nous élaborons des programmes visant à leur aider. Environ 4 % de nos producteurs sont de jeunes producteurs âgés de 18 et 29 ans.
La gestion de l’offre nuit aussi aux agriculteurs établis – FAUX : La gestion de l’offre est profitable pour les agriculteurs déjà établis.
Si la gestion de l’offre nuisait aux producteurs, ils ne la supporteraient pas ! La gestion de l’offre est basée sur le calcul du coût de production dont l’objectif est de stimuler l’efficacité tout en assurant aux producteurs une rétribution juste provenant du marché. Donc, nos producteurs sont prêts à investir dans leur entreprise et leur communauté. Grâce à cette stabilité, les producteurs sous gestion de l’offre n’ont pas besoin de programmes d’aide et de subventions du gouvernement.
La gestion de l’offre empêche la croissance de l’industrie laitière – FAUX : La gestion de l’offre favorise l’innovation et la productivité.
Comme nous l’avons décrit dans notre Rapport sur la durabilité, la création et la mise en œuvre de nos programmes rigoureux en matière de salubrité des aliments et de soins aux animaux est un exemple d’innovation. Un autre exemple d’innovation est les changements continus qui sont apportés dans les poulaillers. 74 % des producteurs de poulet canadiens ont apporté ou prévoient d’apporter des améliorations à leur exploitation des fins environnementales, par exemple : améliorer l’utilisation de l’électricité, l’efficacité du chauffage, la ventilation, l’entreposage du fumier et le traitement de l’eau.
La gestion de l’offre nuit à l’économie dans son ensemble – FAUX : La gestion de l’offre est bénéfique pour l’économie canadienne
La gestion de l’offre est un moteur de l’économie du Canada. Les 2 800 producteurs et les 191 transformateurs de poulet du contribuent à hauteur de 6,8 milliards de dollars au produit intérieur brut du Canada, et versent 2,2 milliards de dollars en recettes fiscales et emploie 87 200 travailleurs.
La gestion de l’offre ne permet pas la survie des fermes familiales – FAUX : La gestion de l’offre permet la survie de la ferme familiale
Plus de 90 % des fermes sous gestion de l’offre sont des fermes familiales. La stabilité créée par la gestion de l’offre leur permet d’investir dans leurs fermes, afin d’élargir et de faire prospérer leur métier. En 1985, le Canada avait 2 241 producteurs de poulet – en 2015, le nombre est passé à 2 803, la majorité étant des fermes familiales qui s’agrandissent.
Les agriculteurs seront indemnisés – FAUX : La disparition de la gestion de l’offre ne profitera ni aux agriculteurs ni aux consommateurs
Les agriculteurs ne veulent pas être indemnisés, ils veulent continuer d’obtenir leur revenu du marché. L’abolition de la gestion de l’offre ne signifierait pas que les consommateurs paieraient moins cher pour les œufs, la volaille et les produits laitiers – en fait, le contraire pourrait se produire. La Nouvelle-Zélande a aboli son système de gestion de l’offre en 2001, et les consommateurs de ce pays attendent toujours que le prix du lait diminue.