Personne ne peut nier que les producteurs devraient toucher un juste revenu pour le travail qu’ils font. À cette fin, les producteurs qui œuvrent dans l’industrie canadienne du poulet comptent sur un système que l’on appelle « gestion de l’offre ».
Avant la gestion de l’offre, les fermes d’élevage du poulet étaient sujettes à des cycles d’expansion et de récession. À l’occasion, il y avait trop de poulet sur le marché, alors que d’autres fois il n’y en avait pas assez. Cette incertitude rendait difficile pour les producteurs de compter sur un revenu stable et les consommateurs ne pouvaient se fier sur un approvisionnement régulier de poulet frais et élevé au Canada.
La mise en œuvre de la gestion de l’offre est le fruit du désir des producteurs de mieux gérer les approvisionnements à l’échelle nationale. À l’époque, de fortes quantités de poulet excédentaire étaient produites et ne pouvaient être vendues même au prix du seuil de rentabilité. Comme le poulet est une denrée périssable, il était difficile pour les producteurs de trouver des acheteurs pour l’excédent, et même si des acheteurs se montraient intéressés, les producteurs éprouvaient de la difficulté à poursuivre leurs activités commerciales en raison des pertes énormes qu’ils devaient assumer.
Ensemble et démocratiquement, les producteurs canadiens de poulet ont donc décidé d’adopter une discipline de production leur permettant de répondre à la demande du marché intérieur sans sous-produire ni surproduire, évitant ainsi une baisse du marché. C’est donc ainsi que la gestion de l’offre pour le poulet au Canada a vu le jour.
En termes simples, la gestion de l’offre signifie la gestion de la production, des importations et du revenu que reçoivent les producteurs pour leur travail. Il s’agit d’un système d’intégration horizontale dans le cadre duquel le poulet appartient successivement à chaque intervenant de la chaîne de valeur à mesure qu’il est produit, littéralement, de la ferme à la table du consommateur.
Les producteurs touchent un juste revenu pour leurs poulets. En effet, ils reçoivent un montant juste et les transformateurs ont accès à un approvisionnement stable de matière brute, alors que les Canadiens bénéficient d’une variété constante de poulets de haute qualité à prix raisonnable, le tout sans subventions du gouvernement.
La gestion de l’offre est une réponse typiquement canadienne à la volatilité des marchés. Il est rare que la demande à la consommation soit statique. Elle évolue comme résultat des changements démographiques, de l’immigration en provenance de pays où les préférences alimentaires diffèrent des nôtres, et des progrès scientifiques en matière de santé et de nutrition humaine.
Également, la stabilité qu’offre la gestion de l’offre permet aux producteurs non seulement de satisfaire aux besoins des consommateurs, mais aussi d’accroître la demande. La consommation de poulet est à la hausse depuis maintenant plusieurs années d’affilée et les producteurs ont été en mesure d’augmenter la production en réponse à la demande.
Il est clair que le système de gestion de l’offre est important pour notre pays, les consommateurs et les producteurs. Il vaut certes la peine d’être maintenu et protégé.