Durabilité

Dr Shayan Sharif

Le Dr Sharif est professeur à l’Université de Guelph dont les recherches sont centrées sur le système immunitaire du poulet. Il a obtenu son doctorat en médecine vétérinaire en 1991 avec distinction de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Téhéran. Sharif s’est intéressé à l’immunogénétique chez la volaille grâce à sa thèse de doctorat en médecine vétérinaire sur les aspects immunologique de la maladie de Marek chez le poulet. Après sa graduation, le Dr Sharif a pratiqué la médecine vétérinaire aviaire pendant près de deux ans dans l’industrie du poulet à griller en Iran. Par la suite, il est déménagé à Guelph en 1993 pour obtenir un doctorat au Collège de médecine vétérinaire de l’Ontario, de l’Université de Guelph. Après avoir obtenu son doctorat en 1999, le Dr Sharif a reçu une bourse de recherche postdoctorale pour la recherche sur l’immunologie au John Robarts Research Institute, London (Ontario). Le Dr Sharif a été recruté au Département de biopathologie de l’Université de Guelph en 2001 pour créer un programme de recherche sur l’immunologie aviaire.

Le Dr Sharif travaille avec le Conseil de recherches avicoles du Canada (CRAC) depuis sa création; il a offert des conseils, à titre de consultant, pendant la création du Conseil et a bénéficié du financement de l’organisme pour un certain nombre de projets et siégé au Comité consultatif scientifique du CRAC. Il dirige également le Poultry Health Research Network, une collaboration d’experts travaillant sur les questions clés de l’industrie avicole. Le groupe dispose d’un site Web à jour (phrn.net) et d’un compte Twitter actif (@PHRN_) – surveillez ces sites pour des mises à jour!

Encourager l’expertise dans l’industrie

Le Dr Sharif a permis à plus 60 étudiants (baccalauréat, maîtrise et doctorat) et boursiers de recherches postdoctorales d’obtenir leur diplôme grâce à son programme de recherche et à l’heure actuelle, il supervise 12 autres étudiants et chercheurs postdoctoraux. Un certain nombre d’entre eux ont poursuivi leur participation à l’industrie avicole, par exemple, à titre de responsable du laboratoire de diagnostic clinique à la Penn State University, en se concentrant sur la volaille, à titre de professeur adjoint à l’Université de la Californie à Davis en génétique avicole et à titre de professeur adjoint en immunologie virale chez la volaille à l’Université de Calgary. Un ancien étudiant au doctorat est maintenant conseiller technique chez Elanco Canada et un autre est chercheur scientifique chez Ceva et travaille sur des vaccins contre la coccidiose. De plus, certains des étudiants du Dr Sharif ont des pratiques vétérinaires aviaires privées.

Faits saillants sur les résultats de la recherche

Le Dr Sharif et le Dr Joshua Gong (Agriculture et Agroalimentaire Canada) ont beaucoup collaboré au cours des années, tirant parti des ressources disponibles pour travailler sur les questions prioritaires pour l’industrie avicole. Partant indirectement de leur étude antérieure sur les changements microbiens sous l’effet des antibiotiques, ils ont poursuivi leur collaboration afin de développer une formule probiotique contenant plusieurs lactobacilles. Ils ont démontré que l’utilisation du probiotique est sécuritaire et que la formule peut améliorer la réaction immunitaire et réduire la charge de Salmonella chez les poulets. Les probiotiques pourraient jouer un rôle comme solutions de rechange aux antibiotiques et dans les stratégies pour contrôler les microbes qui causent des maladies d’origine alimentaire chez les humains, tels que Salmonella et Campylobacter. Les bactéries probiotiques peuvent également influer sur le développement du système immunitaire. Cependant, il existe un nombre très limité de produits probiotiques à l’heure actuelle possédant des capacités attestées d’améliorer l’immunité chez les poulets, cette étude par le Dr Sharif et le Dr Gong est donc très prometteuse.

Campylobacter jejuni (C. jejuni) est un type de bactérie qui se trouve naturellement dans les intestins du poulet. Cette bactérie représente toutefois une préoccupation importante pour la santé publique en raison du nombre de maladies humaines qu’elle cause, les produits de volaille étant la principale source de transmission. Une infection à C. jejuni est une maladie à déclaration obligatoire chez les humains. Malgré son importance, il n’y a à l’heure actuelle aucun vaccin de commerce contre la bactérie chez les poulets. Le Dr Sharif et son équipe ont examiné une variété de façons pour réduire le dénombrement de C. jejuni dans l’intestin des poulets, la vaccination étant l’une de ces façons. La réduction de C. jejuni, plutôt que l’élimination, est l’objectif à atteindre, parce qu’il a été estimé que la réduction des dénombrements de 100 à 1000 fois, jumelée à d’autres mesures telles que la biosécurité, pourrait réduire le nombre de cas de campylobactériose humaine de 90 %. Lors d’études pilotes, le Dr Sharif a démontré que le vaccin réduit le nombre de C. jejuni dans les intestins du poulet d’environ 50 fois.

Prochaines étapes

Le Dr Sharif continue de mettre au point et de perfectionner la formule probiotique que son équipe a créée. Ils prévoient mener d’autres tests pour évaluer sa viabilité économique pour une utilisation à la ferme. Ils espèrent également être en mesure de commercialiser le produit dans un proche avenir.

Le Dr Sharif poursuit ses travaux sur le vaccin contre C. jejuni – il tente de perfectionner la formule pour améliorer la réponse immunitaire et tente d’optimiser la méthode d’administration. Le travail est en cours pour évaluer l’administration in ovo (dans les œufs à 18 jours d’incubation) et orale du vaccin.

Enfin, le Dr Sharif mène également des recherches sur la supplémentation in ovo dans des embryons de poussins avec des vitamines et des bactéries probiotiques pour améliorer le système immunitaire.