Le Dr Prescott a été professeur à l’Université de Guelph pendant plus de 35 ans et même s’il a pris sa retraite récemment, il continue de terminer les projets de recherche sur lesquels il travaillait. Au cours des sept à huit dernières années, il a concentré sa recherche sur la volaille et l’entérite nécrotique en particulier. Le Dr Prescott est un vétérinaire bactériologiste qualifié. Il a obtenu son diplôme de vétérinaire à l’University de Cambridge en Angleterre en 1973, suivi d’un doctorat en 1977. Le Dr Prescott est arrivé à l’Université de Guelph en 1976 et a d’abord travaillé au laboratoire diagnostic pendant quelques années avant d’occuper un poste de professeur et de poursuivre une carrière en enseignement et en recherche.
Encourager l’expertise dans l’industrie
Tout au long des années à l’Université de Guelph, le programme de recherche du Dr Prescott a aidé à former plus de 35 étudiants à la maîtrise et au doctorat. Quelques-uns parmi ceux-ci, incluant deux étudiants au doctorat du Dr Prescott, Dion Lepp et Ravi Kulkarni, font toujours partie de l’industrie avicole ou participent à la recherche avicole aujourd’hui. Le Dr Lepp continue de mener des recherches sur les questions prioritaires pour l’industrie avicole par l’intermédiaire de son poste chez Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le Dr Kulkarni travaille maintenant à titre de coordonnateur avec le Poultry Health Research Network basé à l’Université de Guelph.
Faits saillants sur les résultats de la recherche
Au cours des dernières années, le programme de recherche du Dr Prescott était axé sur la bactérie Clostridium perfringens, l’agent responsable de l’entérite nécrotique. C. perfringens est une maladie bactérienne très importante chez la volaille, dont les coûts pour l’industrie mondiale du poulet à griller sont estimés à environ 6 milliards de dollars en matière de prévention et de contrôle. Traditionnellement, la bactérie était contrôlée par l’administration d’antibiotiques préventifs. Cependant, le désir de réduire l’utilisation d’antibiotiques dans la production d’animaux destinés à l’alimentation à l’échelle mondiale a mené à une forte augmentation de la recherche sur l’entérite nécrotique et les mesures de contrôle de remplacement, la vaccination étant l’une d’elles.
Les chercheurs de partout dans le monde collaborent énormément à cette importante question. En fait, afin de réunir tous ces experts, le Dr Prescott a lancé une conférence internationale au Danemark en 2015 portant exclusivement sur l’entérite nécrotique et a contribué à son organisation. La conférence a remporté un vif succès, provoquant des discussions et des idées utiles parmi les participants.
L’objectif général de la recherche du Dr Prescott sur l’entérite nécrotique est de mieux comprendre la maladie et de comprendre le processus détaillé qu’effectue le C. perfringens pour causer l’entérite nécrotique afin de mettre au jour les points faibles de la bactérie et savoir par la suite comment la contrôler et essayer de produire un vaccin.
Les travaux du Dr Prescott à ce sujet ont progressé en trois phases. Dans la première phase, son groupe a démontré qu’en principe, la vaccination contre le C. perfringens était possible. Il a ensuite travaillé sans relâche pour découvrir le matériau ou le substrat à utiliser pour la vaccination. Deux antigènes ont été retenus comme les meilleurs candidats à la vaccination et c’est sur ces antigènes que le Dr Prescott et d’autres chercheurs ailleurs dans le monde mettent l’accent. Ils pensaient que les vaccins contre la Salmonella seraient un moyen approprié pour placer ces antigènes dans le vaccin et après quelques travaux, le vaccin administré oralement a démontré une protection modérée.
Dans la deuxième phase de recherche, le Dr Prescott a cherché à évaluer les meilleurs vecteurs de vaccins possibles contre la Salmonella à utiliser avec les antigènes C. perfringens. Après un certain nombre d’essais, le Dr Prescott a identifié six différents vaccins contre la salmonella comme les meilleurs candidats pour les antigènes C. perfringens et des résultats prometteurs ont été obtenus lors d’un essai avec l’un deux lorsqu’une protection de 98 % contre l’entérite nécrotique a été obtenue. Malheureusement, l’équipe de recherche n’a jamais été en mesure de reproduire ce résultat. Au moyen de tests d’ADN toutefois, l’équipe a découvert que l’ADN de tous les antigènes utilisés avait été modifié après avoir été cloné dans Salmonella, elle a donc cherché à stabiliser le vaccin contre la Salmonella afin d’exprimer les bons antigènes.
Le Dr Prescott a également poursuivi ses travaux pour mieux comprendre la bactérie et utiliser des techniques d’ADN pour examiner les types particuliers de C. perfringens qui causent l’entérite nécrotique. L’équipe de recherche a trouvé qu’il y a deux souches en particulier qui causent l’entérite nécrotique et a déterminé qu’elles étaient uniques, car elles contenaient des plasmides avec un complexe de gènes de toxine capable de causer l’entérite nécrotique. Il s’agissait d’une information essentielle pour comprendre comment exactement le C. perfringens cause la maladie.
La troisième phase de la recherche du Dr Prescott dans ce domaine faisait partie de la deuxième Grappe de la science avicole. Les travaux se sont poursuivis pour comprendre la bactérie et chercher de meilleurs antigènes à utiliser pour le vaccin. Les résultats de ces travaux ont été partagés dans une banque de données de gènes, dont l’accès est gratuit au profit des chercheurs du monde qui tentent de résoudre le problème. En s’éloignant de l’utilisation du vaccin contre la Salmonella comme instrument pour les antigènes de C. perfringens, le Dr Prescott a commencé à travailler sur la mise au point d’un vaccin vivant atténué contre C. perfringens. Malheureusement, l’équipe de recherche n’a pas été en mesure de produire un vaccin oral vivant atténué efficace fondé sur les perfringens, parce qu’il n’était pas en mesure de déclencher une réaction immunitaire. Cette information était très utile, car elle a démontré qu’il ne valait pas la peine de poursuivre davantage cette approche.
Prochaines étapes
Le Dr Prescott profite de sa vie de retraité. Cependant, il s’y habitue progressivement, tout en continuant la rédaction de tous les articles à propos de la recherche sur l’entérite nécrotique. Les publications dans des journaux scientifiques sont le principal moyen dont disposent les chercheurs pour savoir ce qui a été fait sur un sujet et quelle est la meilleure façon d’aller de l’avant pour résoudre les problèmes. En général, les travaux du Dr Prescott à ce sujet ont permis de mieux comprendre la bactérie et comment elle cause la maladie, de mieux comprendre comment la bactérie est formée et comment et quand elle change sa capacité de causer la maladie par intermittence, d’obtenir une meilleure description et méthodologie de la façon d’examiner réellement tous ces faits et ont beaucoup contribué à comprendre les meilleurs modèles pour cette infection. Grâce à ses travaux et aux travaux de chercheurs et de collaborateurs, la compréhension de cette question et de la technologie et des techniques pour l’étudier a fait des pas de géant au cours des sept dernières années.