Écris par Bernadette Cox
Certains commentateurs ont récemment allégué que le gouvernement met trop d’accent sur la gestion de l’offre dans les pourparlers commerciaux internationaux, et que cela nuit aux intérêts commerciaux du Canada à l’échelle mondiale. Or, rien n’est plus faux, et notre équipe de déboulonnage des mythes est prête à s’attaquer à ce mythe plutôt particulier.
Depuis 1989, le Canada a négocié un total de 14 accords commerciaux avec 51 pays, et chaque fois, l’objectif est d’ouvrir des marchés pour les exportations canadiennes. Ces accords commerciaux comprennent l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA); l’Accord de libre-échange entre le Canada et les pays de l’Association européenne de libre-échange, soit l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse; l’Accord économique et commercial global (AECG) avec 28 États membres de l’Union européenne; le Partenariat transpacifique, qui regroupe 12 nations; ainsi que des accords bilatéraux avec la Corée, le Honduras, le Panama, la Jordanie, la Colombie, le Pérou, le Costa Rica, le Chili, Israël et l’Ukraine. Pour chacun de ces accords, le Canada est parvenu à maintenir la gestion de l’offre tout en réussissant avec succès à promouvoir activement le libre-échange dans d’autres secteurs.
La gestion de l’offre ne limite aucunement le potentiel d’exportation du Canada : dans son rapport annuel 2013-2014 sur le commerce mondial, Financement agricole Canada a déclaré que « le Canada occupe le premier rang mondial pour la valeur globale de ses échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires par habitant ». Voilà une belle preuve des prouesses du Canada en matière de négociation.
D’autre part, tous les pays ont des secteurs sensibles qu’ils souhaitent protéger. Les États-Unis protègent depuis longtemps leurs secteurs du sucre, du coton et des produits laitiers, alors que le Japon applique des politiques protectionnistes pour le secteur du riz. Le Canada doit (et c’est ce qu’il a fait par le passé) miser sur une approche pragmatique lors de la négociation d’accords commerciaux, en gardant en tête que le système de gestion de l’offre canadien utilisé dans le secteur du poulet offre de la stabilité au pays, tout en offrant aux industries dotées d’un meilleur potentiel d’exportation la possibilité de saisir des occasions dans les marchés internationaux.
L’agriculture axée sur les exportations est risquée. En effet, la demande extérieure peut disparaître lorsque les pays qui achètent des aliments canadiens entrent en récession ou offrent à leurs secteurs agricoles intérieurs de généreuses subventions. La variation des taux de change est également un facteur déstabilisant pour les exportations lorsqu’il y a dévaluation de la monnaie des pays acheteurs. Les négociateurs commerciaux canadiens ont travaillé fort pour établir des règles commerciales justes qui soutiennent nos secteurs intérieurs visés par la gestion de l’offre – des industries qui offrent un approvisionnement stable en aliments de base salubres aux consommateurs canadiens –, tout en créant des occasions à l’étranger pour nos secteurs axés sur les exportations.
EN SOMME :
L’objectif des négociations commerciales au Canada a toujours été, et sera toujours, d’ouvrir des marchés d’exportation en optimisant au maximum les avantages pour l’économie canadienne. Il est donc tout à fait sensé de prendre des mesures pour assurer la mise en oeuvre de règles commerciales justes pour les exportateurs, tout en défendant notre système de gestion de l’offre dynamique.
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