Écris par Bernadette Cox
Si une personne vous a dit que la gestion de l’offre bloque les importations, elle est soit mal informée ou tente de vous induire en erreur. Et pourtant, ce mythe persiste. Nous avons donc demandé à notre équipe de démystifier la situation et d’expliquer comment la gestion de l’offre encourage la prévisibilité du commerce.
La gestion de l’offre est tout à fait compatible avec les règles commerciales puisque les obligations du Canada à l’échelle internationale prévoient l’accès aux importations de poulet, de produits laitiers, de dindon et d’œufs. Une part du marché intérieur de tous les secteurs en régime de gestion de l’offre au Canada, y compris celui du poulet, est approvisionnée à même des importations. Dans le cas du poulet, cette quantité est établie à 7,5 % de la production de l’année précédente donc elle augmente à mesure que la production intérieure augmente. En 2019, ce pourcentage représentait 171 millions de kilogrammes de poulet importé, une quantité faramineuse! En fait, le Canada est le 17e pays importateur de poulet en importance au monde.
Les principaux pays qui exportent du poulet vers le Canada sont les États-Unis, le Brésil, la Thaïlande et la Hongrie et ils doivent tous respecter les mesures de salubrité des aliments fondées sur la science qui sont en vigueur au Canada. En grande partie, ce poulet importé est transformé et retrouvé dans des produits comme les repas congelés, les plats préparés au poulet, ou les pâtés de poulet. Du poulet additionnel peut aussi être importé au Canada si le produit final contient 87 % ou moins de poulet comme les plateaux-repas, les pâtés impériaux/rouleaux de printemps ou les soupes.
Le contrôle des importations, sans les interdire ou les bloquer, est nécessaire pour gérer efficacement les approvisionnements de poulet. Grâce à la gestion de l’offre, les producteurs planifient leur production afin de fournir un approvisionnement constant de poulet de haute qualité en réponse à la demande des consommateurs du Canada. Sans connaître le niveau des importations, il serait impossible de savoir quelle quantité de poulet il faut produire au Canada pour répondre à la demande de façon efficace et sans gaspillage.
En l’absence de contrôles à l’importation, les marchés intérieurs seraient inondés de produits importés, obligeant les producteurs canadiens à réduire leur production. Mais à un moment donné, les quantités d’importations baisseront, ce qui donnera lieu à des pénuries d’approvisionnements et à une montée en flèche des prix. Entre 2013 et 2017, cette instabilité prix-offre a résulté en des augmentations de 32 % et de 13,6 % dans les prix du bœuf et du porc respectivement, deux secteurs qui ne sont pas en régime de gestion de l’offre, alors que les prix du poulet n’ont augmenté que de 3,5 %. Le fait de pouvoir planifier la production est essentiel au bon fonctionnement de la gestion de l’offre et permet d’éviter les cycles d’expansion et de contraction qui rendent les subventions du gouvernement nécessaires dans les autres secteurs. La gestion de l’offre, combinée aux contrôles requis à l’importation, permet aux producteurs de toucher un juste revenu pour leur produit alors que les transformateurs ont accès à un approvisionnement stable de poulet et que les consommateurs ont le choix d’un aliment de haute qualité, sécuritaire et nutritif. Tout ceci est possible sans jamais bloquer les importations!
Le terme « libre marché » fait allusion à une situation où tous les pays se livrent une juste concurrence. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Certains pays interdisent effectivement les importations de poulet en exigeant que le poulet importé soit cuit pendant des périodes de temps irréalistes à des températures élevées. Par exemple, l’Australie requiert que le poulet importé soit chauffé à une température de 70 °C pendant au moins une minute. Cette mesure va bien au-delà des normes raisonnables de salubrité des aliments fondées sur la science et sert simplement à rendre le produit non comestible.
Une recherche menée par une tierce partie indépendante révèle que la majorité des Canadiennes et Canadiens ne veulent que du poulet élevé au Canada. Bien que tel soit le désir des producteurs de poulet canadiens, les règles du commerce international auxquelles souscrit le Canada prévoient une certaine quantité d’importations.
REVOYONS LES FAITS
Loin d’interdire ou de bloquer les importations, la gestion de l’offre nous permet d’établir, pour nos partenaires commerciaux, un accès prévisible au marché.
Vous avez d’autres mythes à dissiper au sujet de la gestion de l’offre? Veuillez nous adresser vos questions sur Twitter en utilisant le mot-clic #JaimeEleveursdePoulet et restez à l’affût pour voir si nous parvenons à dissiper votre mythe!