Le Dr Gong est un chercheur scientifique à Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) à Guelph. Il occupe ce poste et travaille dans le secteur avicole depuis 1999. Le Dr Gong a obtenu sa maîtrise en sciences (M. Sc.) de l’Université d’agriculture de Chine et son doctorat en microbiologie de l’Université de Guelph en 1994.
Le Conseil de recherches avicoles du Canada (CRAC) a appuyé un certain nombre de projets de l’équipe de recherche du Dr Gong, qui a beaucoup travaillé sur les questions prioritaires de l’industrie avicole. Le Dr Gong est également un collaborateur précieux du CRAC depuis sa création, offrant des conseils, à titre de consultant, pendant la création du Conseil et siégeant au Comité consultatif scientifique afin d’évaluer les propositions de recherche présentées au CRAC. Il a également été le premier responsable d’AviMicroNet (Réseau canadien de recherche en microbiologie avicole) sous la direction du CRAC. Jusqu’à maintenant, le Dr Gong est coauteur de plus de 125 articles de recherche et rapports de synthèse, de 3 brevets et de plus de 190 résumés de conférences.
Encourager l’expertise dans l’industrie
Le Dr Gong a co-supervisé 15 Ph.D., trois maîtrises en sciences et 17 projets étudiants et accueilli près de 20 chercheurs invités et boursiers de recherches postdoctorales. Parmi ses anciens étudiants et étudiants postdoctoraux, trois poursuivent leurs recherches avicoles à titre de professeurs ou de professionnels dans des établissements de recherche en Amérique du Nord. Deux autres travaillent dans l’industrie avicole à Guelph – un est scientifique chez Elanco Canada et l’autre est un scientifique chez Ceva Animal Health Inc.
Faits saillants sur les résultats de la recherche
Le premier projet financé par le CRAC était une collaboration entre le Dr Gong et le Dr Shayan Sharif (Université de Guelph) qui continuent de travailler ensemble aujourd’hui. Cette étude particulière a été l’une des premières à examiner la façon dont les antibiotiques changent la microflore des intestins des poulets à griller et l’incidence de ces changements microbiens sur la réaction immunitaire du poulet. À l’aide de techniques d’ADN, ils ont décelé des changements dans la composition de la microflore des intestins du poulet réagissant aux antibiotiques dans les aliments. De plus, ils ont découvert que tant la virginamycine que la bacitracine (deux antibiotiques couramment utilisés chez la volaille) produisaient un effet sur la bactérie lactobacille dans les intestins – certains lactobacilles pourraient augmenter ou diminuer en quantité en réaction à une exposition aux antibiotiques, et le résultat net pourrait ainsi modifier la réaction immunitaire du poulet. Les connaissances acquises de l’étude ont mené aux travaux des deux groupes de recherche sur l’élaboration de probiotiques efficaces.
Le CRAC a lancé la première Grappe de la science avicole en 2010, qui a réuni des scientifiques de divers domaines dans le but de travailler sur les questions prioritaires de l’industrie. Dans le cadre de la première grappe, le groupe du Dr Gong a cherché à développer des technologies visant à encapsuler des huiles essentielles (composés volatils d’extrait de plante) pour livrer efficacement les huiles aux intestins du poulet dans le but de les protéger. Les huiles essentielles ont déjà démontré une forte activité antimicrobienne contre les pathogènes entériques incluant Clostridium perfringens (un pathogène causant l’entérite nécrotique chez la volaille), démontrant ainsi leur potentiel en tant que solution de rechange aux antibiotiques. La recherche dirigée par le Dr Gong a permis de démontrer l’efficacité des huiles essentielles encapsulées pour combattre C. perfringens dans le but de contrôler l’entérite nécrotique. Le groupe du Dr Gong a poursuivi ces travaux au cours des années, et en 2014, les producteurs de poulet du Canada ont approuvé du financement afin que son équipe puisse valider les huiles essentielles encapsulées lors d’essais à la ferme dans le but de contrôler l’entérite nécrotique dans la production commerciale de poulets à griller.
L’entérite nécrotique est l’une des maladies entériques (intestinale) les plus communes chez la volaille, causée par C. perfringens qui s’accroche aux tissus intestinaux et les endommage. Si rien n’est fait, ces dommages peuvent diminuer l’absorption de nutriments, réduire la performance de croissance et dans de graves cas, causer de la mortalité. Dans le cadre de la deuxième Grappe de la science avicole, l’équipe du Dr Gong, en collaboration avec le Dr John Prescott (Université de Guelph), a examiné l’utilité potentielle de la mise au point d’un nouveau vaccin pour contrôler l’entérite nécrotique, contre laquelle une méthode efficace n’a pas encore été mise au point. Des pilli (appendices semblables à des poils à la surface des cellules, souvent importants dans la pathogénie) ont souvent été utilisés pour mettre au point des vaccins efficaces pour contrôler un certain nombre d’infections chez les humaines et les animaux, et l’équipe a identifié un pilus particulier ayant une bonne utilité potentielle pour mettre au point un vaccin visant à contrôler l’entérite nécrotique. Les essais portant sur la mise au point du vaccin sont en cours.
Un autre projet du Dr Gong dans la deuxième Grappe de la science avicole portait sur l’examen du pouvoir des glycérides d’acide butyrique en tant que substitut aux antibiotiques alimentaires pour améliorer la performance de croissance chez le poulet. Selon des rapports antérieurs, l’ajout de butyrate à l’alimentation a permis d’améliorer la performance de croissance des poulets à griller. Le butyrate a également démontré une activité antimicrobienne. Cependant, l’utilisation du butyrate à l’état pur est limitée par son odeur repoussante, sa manutention difficile et son absorption dans l’intestin supérieur. Par contre, les glycérides d’acide butyrique ne présentent pas ces problèmes, sont hydrosolubles et peuvent libérer du butyrate dans le petit intestin, offrant ainsi un système nouveau de libération dans les intestins du poulet. Des essais menés par l’équipe de chercheurs de Gong ont démontré que les glycérides d’acide butyrique peuvent être utiles dans la production de poulets à griller en réduisant le gras abdominal et en augmentant les muscles de la poitrine, même si aucune incidence n’a été observée sur la croissance générale et le taux de conversion des aliments chez les poulets à griller. De plus, l’équipe a découvert que les effets de l’ajout de glycérides d’acide butyrique peuvent être très différents chez des oiseaux génétiquement semblables, alors, les résultats pour un troupeau donné pourraient être variables.
Prochaines étapes
Le Dr Gong poursuit son travail sur les huiles essentielles encapsulées. Lui et ses collègues à AAC collaborent maintenant avec une entreprise d’aliments pour animaux et un conseiller pour mener des essais à la ferme. Ce serait l’une des dernières étapes dans le processus de validation, en espérant lancer le produit sur le marché pour l’usage des producteurs.
L’équipe du Dr Gong et des chercheurs de partout dans le monde poursuivent également leurs travaux sur un vaccin visant à contrôler l’entérite nécrotique.