Le 15 décembre 2024, le Royaume-Uni est devenu officiellement membre du Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), ce qui marque une étape importante dans l’élargissement de cet accord. Cependant, l’impact sur le secteur canadien de la volaille et du poulet spécifiquement devrait être limité. En effet, bien que le Royaume-Uni soit un acteur clé du commerce mondial, ses exportations de poulet vont principalement vers l’Europe, un marché plus proche géographiquement. De plus, tant que le Canada n’aura pas ratifié l’accord d’adhésion, les deux pays ne pourront pas accéder à leurs marchés respectifs selon les termes du PTPGP, ce qui pourrait prendre un certain temps car le Parlement canadien doit ratifier l’accord de mise en œuvre. En termes d’exportation de poulet, le Chili devrait rester le principal exportateur de cette viande pour le Canada dans le cadre du PTPGP, avec des liens commerciaux déjà établis.
Les relations commerciales avec les États-Unis continuent d’être au centre des préoccupations pour le Canada, particulièrement avec l’arrivée de la nouvelle administration Trump le 20 janvier 2025. Alors que les intentions de Donald Trump d’imposer 25% de droits de douanes sur les produits canadiens et mexicains dès son investiture, les préoccupations pour le secteur de la volaille demeurent relativement faibles. En effet, une part importante des exportations de volaille vers les États-Unis concerne des produits rentrant dans le cadre du Programme d’exonération des droits (PED) de l’Agence des Services Frontaliers du Canada ou du programme d’importation pour réexportation d’Affaires Mondiales Canada. Cette activité complémentaire, bien qu’importante pour certains transformateurs canadiens, ne représente cependant pas un volume majeur pour l’ensemble du secteur. Les autres exportations canadiennes vers les États-Unis se concentrent principalement sur des produits de niche. Ces volumes demeurent relativement limités, et bien qu’une hausse des tarifs douaniers américains puisse avoir un impact sur ces segments, il n’est pas prévu que cela perturbe de manière significative les flux commerciaux.
Cependant, un autre facteur de risque réside dans les éventuelles contre-mesures que le Canada pourrait adopter en réponse à ces nouveaux tarifs américains. Si le Canada impose des droits de douane de rétorsion sur certains intrants en provenance des États-Unis, comme les poussins ou les œufs d’incubation, cela pourrait affecter la chaîne d’approvisionnement du secteur. Par ailleurs, si certains des fournisseurs canadiens ne sont plus en mesure d’exporter vers les États-Unis, cela pourrait potentiellement entraîner une compétitivité accrue sur le marché intérieur. Néanmoins, en l’absence de mesures concrètes à court terme, l’impact global des tarifs américains sur le secteur de la volaille canadienne semble relativement limité, excepté pour quelques transformateurs spécialisés.
L’adhésion du Costa Rica au PTPGP est un développement récent dont les négociations ont officiellement commencé le 28 novembre 2024. Bien que cela marque une avancée pour l’élargissement du PTPGP, l’impact sur le secteur canadien de la volaille reste limité. Le Costa Rica n’étant pas un acteur important de la volaille au niveau continental voire même au niveau du PTPGP, cette adhésion ne devrait pas modifier de manière significative les dynamiques du marché actuelles. Toutefois, cette évolution montre que l’accord continue de croître, et il demeure important de suivre les discussions pour voir si des ajustements sont nécessaires dans les modalités d’accès au marché, ou même au niveau des règles sanitaires et phytosanitaires.
Le 15 novembre 2024, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président indonésien Prabowo Subianto ont annoncé une avancée significative dans les négociations du Partenariat économique global Canada-Indonésie (APEG), avec une conclusion substantielle des négociations. Bien que les discussions concernant l’accès au marché pour les biens, services, investissements et services financiers soient toujours en cours, ce partenariat reste, à ce jour, moins pertinent pour le secteur canadien de la volaille. Cependant, l’Indonésie étant membre de l’ANASE (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Viêt Nam, Laos, Cambodge et le Myanmar/Birmanie), il sera intéressant de suivre l’évolution de cet accord. En effet, l’ANASE en tant que groupe, englobe des pays comme la Thaïlande, ce qui pourrait présenter un défi pour le secteur du poulet canadien si un éventuel traité de libre-échange venait à se concrétiser. A titre de rappel, les négociations Canada-ANASE restent au point mort étant donné la difficulté d’atteindre un consensus entre ses membres en matière SPS notamment.