Les récents commentaires de l’ancien premier ministre Brian Mulroney (ALENA : Brian Mulroney prêt à abolir la gestion de l’offre, 7 août) ne reflètent pas la réalité qui prévaut au Canada, ni les désirs des consommateurs canadiens.
La gestion de l’offre est un système qui profite autant aux producteurs qu’aux consommateurs. Il existe pour garantir que les producteurs reçoivent un juste revenu pour leurs produits sans subventions du gouvernement, ni renflouements périodiques. Par conséquent, les consommateurs canadiens bénéficient d’un approvisionnement constant et stable de produits alimentaires de grande qualité et produits au pays.
Dans ses propos, M. Mulroney oublie que le démantèlement de la gestion de l’offre nécessiterait que le gouvernement canadien offre un soutien continu, financé par les contribuables, comme il le fait pour d’autres secteurs agricoles – c’est ainsi, par exemple, que le soutien du gouvernement américain à ses producteurs laitiers est souvent égal à plus de 80 % du revenu qu’ils tirent du marché. Les agriculteurs en régime de gestion de l’offre reçoivent 100 % de leurs revenus du marché et ne comptent pas sur des subventions ou des renflouements périodiques.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont aboli leurs systèmes de gestion de l’offre, et les consommateurs et les agriculteurs se sont trouvés coincés par la concentration croissante dans les secteurs de la transformation et du détail. Dans les deux cas, les prix à la consommation n’ont fait qu’augmenter.
La gestion de l’offre ne dicte pas les prix à la consommation. Le régime ne contrôle que ce que les producteurs reçoivent pour leur produit. Ce sont les restaurateurs et les détaillants, non les producteurs, qui fixent le prix que paient les Canadiens selon ce que peut supporter le marché.
Au cours des 25 dernières années, le Canada a négocié 14 accords commerciaux bilatéraux ou régionaux avec 51 pays, tout en maintenant la gestion de l’offre. Nous sommes convaincus que le gouvernement et les Canadiens continueront d’appuyer les agriculteurs canadiens et de veiller à ce que la gestion de l’offre soit protégée tout au cours des négociations de l’ALENA.
Les Canadiens veulent des aliments produits au Canada et ils font confiance aux agriculteurs canadiens. Dans un récent sondage de Léger, plus de 88 % des Canadiens ont déclaré qu’il était important que le gouvernement appuie les producteurs de lait, d’œufs et de volaille du Canada.
Nous avons la confiance des Canadiens – travaillons à la garder.
Michael Laliberté,
Directeur exécutif
Les Producteurs de poulet du Canada